«La France n'a pas peur», a déclaré hier son ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, après l'appel lancé aux musulmans par l'organisation Etat islamique (EI) pour qu'ils tuent des Français ou des Américains. Ce «n'est pas la première fois qu'elle est menacée par des terroristes», a souligné le ministre en fustigeant cet «appel au meurtre». «La France n'a pas peur (...), la France n'a pas peur car elle sait pouvoir compter» sur la «solidarité de tous les citoyens de France» et la «vigilance» des forces de l'ordre qui sont la «meilleure réponse», a-t-il martelé dans une déclaration au ton solennel. Les menaces des jihadistes «n'entameront en rien notre détermination à mettre fin à leurs exactions et à secourir les populations», a-t-il ajouté. L'EI a lancé hier un appel aux musulmans à tuer des ressortissants, notamment américains et français, des pays formant la coalition internationale mise en place pour combattre ce groupe jihadiste en Irak et en Syrie. Après plusieurs vols de reconnaissance en début de semaine passée, des avions de combat français ont procédé vendredi à leurs premières frappes aériennes dans le nord-est de l'Irak, détruisant un «dépôt logistique» des jihadistes de l'EI. Le président français François Hollande avait annoncé la veille avoir donné son feu vert à ces opérations de «soutien aérien» aux autorités irakiennes dans leur lutte contre l'organisation, qui contrôle 40% du nord de l'Irak mais aussi un quart du territoire de la Syrie. Paris a en revanche exclu l'envoi de troupes au sol et circonscrit son intervention à l'espace aérien irakien. Face aux menaces proférées par l'EI hier, le ministre de l'Intérieur français n'a pas évoqué de renforcement spécifique du dispositif sécuritaire actuellement en place dans l'Hexagone qui, selon lui, «est aujourd'hui opérationnel et efficace». «Depuis plusieurs mois déjà, nos forces de sécurité sont pleinement mobilisées afin de prévenir les risques liés à l'activité des groupes terroristes en Syrie et en Irak», a dit M.Cazeneuve. Il a rappelé qu'il y avait eu 110 interpellations de présumés jihadistes en France depuis le 1er janvier, dont 74 ont été mis en examen (inculpés) et que des filières de recrutement pour le jihad avaient été «démantelées». «Même si le risque zéro n'existe pas, nous prenons aujourd'hui 100% de précautions. Le gouvernement prend et continuera à prendre toutes les mesures pour assurer la sécurité des Français, il le fera avec sang-froid, sans se laisser impressionner par l'abjection des terroristes de Daesh», a-t-il conclu.