Le secrétaire national du FFS «Le meilleur hommage qu'on peut rendre aux martyrs de 1963 est de poursuivre leur combat», a lancé le premier secrétaire Mohamed Nebbou. Le Front des forces socialistes est toujours à la recherche de la reconstruction d'un consensus national pour sortir de la crise que traverse le pays. La célébration du 51e anniversaire de sa création, hier à travers un rassemblement organisé au niveau du siège du parti à Alger, était une autre occasion pour les dirigeants de cette formation de réitérer leur détermination à réaliser ce projet. En présence d'une centaine de militants et quelques anciens de 1963, dont Lakhdar Bouregaâ, un des fondateurs du parti, le premier secrétaire, Mohamed Nebbou, et le membre de l'instance présidentielle, Ali Laskri, ont défendu cette option au moment où d'autres partis de l'opposition ont lancé d'autres démarches pour opérer le changement. «Le meilleur hommage qu'on peut rendre aux martyrs de 1963 est de poursuivre leur combat. La reconstruction d'un consensus national n'est pas un choix mais une obligation. C'est le préalable pour l'édification d'un Etat de droit», a expliqué Mohamed Nebbou dans son intervention. Ce dernier a appelé ceux qui veulent un changement démocratique réel, à adhérer à la démarche du FFS qui compte organiser une Conférence nationale de consensus à laquelle le pouvoir et l'opposition sont conviés. «Nos portes sont ouvertes et il n'y a aucun préalable (...). Qu'ils appellent ça comme ils veulent mais l'essentiel c'est d'opérer le changement. Il faut dépasser les calculs étroits des partis», a-t-il dit, estimant qu'il était nécessaire de prendre le temps qu'il faut car le changement recherché ne doit pas être brutal mais graduel. Dans une ambiance où se sont mêlés le devoir de mémoire à l'égard des martyrs qui sont tombés au champ d'honneur lors de l'insurrection de 1963 et le devoir de fidélité aux idéaux qui ont présidé à la création du parti, M. Nebbou a souligné que le FFS est un parti responsable qui n'a pas le droit à l'aventure du fait qu'il est interpellé par ce qui se passe dans la région. «Nous avons une feuille de route élaborée à l'occasion du 5e congrès du parti et nous sommes engagés à l'appliquer. Nous avons notre stratégie, notre méthode et des objectifs», a-t-il encore expliqué. En tout cas, l'objectif du FFS ne consiste pas en l'imposition d'un changement par la voie de la rue. Loin s'en faut. Ali Laskri s'en est d'ailleurs pris au printemps dit arabe et à ses promoteurs, estimant que l'Occident veut piller les richesses des pays emportés par ce printemps. «S'il faut un printemps chez nous, il doit être un printemps algérien», a-t-il lancé, insistant sur la nécessité du consensus national. Les deux responsables du FFS ont condamné l'assassinat du touriste français, Hervé Gourdel, par un groupe se revendiquant de l'Etat islamique, il y a quelques jours en Kabylie. M. Nebbou a regretté qu'une certaine presse ait donné une image noire de l'Algérie et de la Kabylie après cet assassinat. «Le message de cette terre, de ce pays, de cette région est un message de paix, de tolérance et d'hospitalité», a-t-il lancé. «Ce n'est pas notre culture d'égorger. C'est la culture des autres», a souligné M. Laskri, déplorant la campagne visant l'image de la Kabylie, tout en appelant l'Etat algérien à identifier les auteurs du meurtre. Le rassemblement d'hier était aussi une occasion pour certains combattants de 1963, engagés avec le FFS dans sa lutte contre le régime dictatorial de Ben Bella, de s'exprimer. M.Moussouni, da la wilaya de Béjaïa, a appelé à la reconnaissance de ces martyrs, tout en estimant qu'ils ont été réhabilités de fait lorsque le signe FFS a été agréé par le pouvoir. «On ne peut pas légaliser un parti sans reconnaissance de ses martyrs. Il faut réparer cette injustice», a-t-il lancé, interpellant les députés du parti à agir dans ce sens. Il a proposé la création d'une caisse de solidarité pour venir en aide aux familles nécessiteuses des martyrs de 1963.