Le syndicat de l'Entreprise nationale des corps gras (Encg), menace de recourir à une protestation généralisée et appelle à une solidarité de l'ensemble du secteur de l'agroalimentaire. Leur entreprise est dans une situation grave. Les syndicalistes révèlent un plan «mûrement réfléchi» pour la mise à mort de l'Encg. «Cette situation (...) démontre la puissance d'un certain lobby qui veut accaparer, au dinar symbolique, des richesses de la nation en affirmant ses méthodes sournoises et perfides par la culpabilisation des travailleurs», a dénoncé le syndicat dans un communiqué rendu public hier. L'Encg dispose d'un patrimoine évalué à des centaines de millions de dollars constitué d'équipements neufs, d'installations modernes qui répondent aux normes et aux exigences internationales. Cela, en plus de ses sites industriels répartis à travers le territoire national. Réunis hier, au siège du syndicat de l'entreprise, les cadres syndicaux et délégués du personnel représentant les syndicats et comités de participation des filiales et de l'ensemble des unités de l'entreprise ont mis à l'index les pouvoirs publics. Une accusation grave : «L'objectif recherché n'est autre que le transfert d'un chiffre d'affaires de 22 milliards de dinars vers des circuits brumeux, parasitaire et irrespectueux des lois de la République (transfert de monopole)» a rapporté le communiqué. Les syndicalistes se sont interrogés sur «les raisons du blocage, depuis une année, des approvisionnements en matières premières par la banque», premier partenaire du groupe. Les cadres syndicaux ont interpellé les pouvoirs publics afin d'intervenir en extrême urgence «pour débloquer les approvisionnements et permettre le fonctionnement normal de l'entreprise». Ils n'ont pas nié, dans le même communiqué, la responsabilité «pleinement engagée» de l'entreprise sur l'importance des créances détenues sur le secteur privé mais «celle des pouvoirs publics l'est tout autant par son intervention dans le cadre prévu par la loi et surtout sur les créances détenues sur les entreprises d'Etat dissoutes (Edipal, Asswaks, Galeries, etc.)». De cette situation résulte d'un endettement financier de l'entreprise évalué à 20 milliards de dinars. Plus menaçants, les travailleurs de l'Encg considèrent que «la question relève dorénavant du pain de leurs enfants, donc de leur dignité d'hommes, elle nous fait devoir informer toutes les autorités, les patriotes et l'opinion publique nationale».