Les archs sont à la recherche d'une nouvelle stratégie de lutte susceptible de relancer le combat citoyen en Kabylie. A ce titre, la coordination de Tizi Rached, l'une des chevilles ouvrières de la Cadc, a élaboré un document de réflexion «théorique et pragmatique qui assurera le redéploiement du mouvement, son ouverture sur la société ainsi que la promotion d'un nouveau cadre de lutte». Ce document, qui met en relief la structuration précaire et les dysfonctionnements au sein du mouvement et qui constituent un sérieux handicap à la poursuite du combat, se veut «un programme de relance de la dynamique de contestation adapté à la donne sociologique et politique du peuple algérien». Ce document comporte deux parties : stratégie et moyens de lutte et méthodes et formes de lutte. Dans la première partie, il est préconisé l'immunisation du mouvement contre toute tentative de détournement ou de cooptation partisane. Dans ce sens, la coordination de Tizi Rached appelle au respect de quatre principes, à savoir l'inscription du combat dans la durée, la soumission à la volonté de la base, la proclamation de la plate-forme d'El Kseur comme objectif stratégique immuable ainsi que la préservation du caractère pacifique de la lutte. Concernant la stratégie de lutte, elle se résume, d'après la coordination de Tizi Rached, à six grands axes. De ce fait, la vulgarisation de la plate-forme d'El Kseur, la maturation de l'idée d'une conférence régionale qui devra déboucher sur un congrès national de la société civile, la saisine des instances internationales, l'exploitation des instruments juridiques internationaux, le prolongement du combat au sein de la communauté émigrée ainsi que le perfectionnement et l'adaptation de l'action portant le blocage des élections, sont d'après la Cvqtr, les actions politiques à entreprendre pour faire sortir le mouvement du bourbier où il se trouve actuellement. S'agissant des méthodes et formes de lutte, celles-ci s'articulent autour de quatre options, en l'occurrence la diffusion des thèses du mouvement à travers tous les supports linguistiques et tous les canaux d'expression existants, l'élargissement de la base du mouvement, la dévitalisation des soutiens civils du système par leur isolement ainsi que la mise en place de nouvelles commissions (organique et discipline, analyse et communication ainsi que la réflexion). Cela étant, la coordination de Tizi Rached n'omet pas d'aborder la question du dialogue. Ainsi, la perspective de la reprise du dialogue reste toujours tributaire de la décision d'Ouyahia à évacuer sa proposition de soumettre l'officialisation de tamazight au référendum. De ce fait, le chef du gouvernement est invité à éclaircir vis-à-vis de l'opinion nationale et internationale sa position actuelle sur les modalités d'officialisation de tamazight ainsi que le suivi de l'application des préalables.