L'Union africaine a condamné hier les propos tenus par l'ex-chef d'Etat Marc Ravalomanana juste après son retour d'exil à Madagascar et qualifié de «provocation inadmissible» sa mise en cause de la légitimité du président élu Hery Rajaonarimampianina. «La présidente de la Commission Mme Nkosazana Dlamini-Zuma regrette la tenue par l'ancien président Ravalomanana d'une conférence de presse quelques heures seulement après son retour, et condamne fermement les propos qu'il a tenus à cette occasion», a indiqué l'UA dans un communiqué à Addis-Abeba «La remise en cause de la légitimité des institutions malgaches, issues d'élections libres et démocratiques et dont les résultats ont été reconnus par l'ensemble de la communauté internationale, y compris l'UA et la SADC, est une provocation inadmissible», a-t-elle ajouté. Lundi, dernier M.Ravalomana est rentré par surprise d'Afrique du Sud où il était en exil depuis son renversement, prenant apparemment de court les autorités en tenant un point presse. Il a rapidement été intercepté et emmené dans un lieu toujours tenu secret hir, une mesure approuvée par l'UA qui «s'est réjoui des mesures subséquentes prises par (le) gouvernement (malgache) pour gérer la situation». Marc Ravalomanana a été condamné trois fois sous le régime de «transition» d'Andry Rajoelina, l'ancien maire d'Antananarivo qui l'avait renversé et a dirigé la Grande Ile entre 2009 et début 2014. Il a notamment été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour la mort d'une trentaine de partisans d'Andry Rajoelina abattus par sa garde le 7 février 2009, devant le palais présidentiel. La situation ayant changé après les élections démocratiques de décembre 2013, il avait annoncé en juillet qu'il était prêt à comparaître devant une cour malgache pour répondre des accusations portées contre lui.