Le site Internet du Gspc est hébergé aux USA. Saisie, Washington tergiverse avant de prendre les mesures qui s'imposent. Pas moins de 140 terroristes algériens, dont la plupart ont été jugés et condamnés par contumace, sont réfugiés à l'étranger. Certains d'entre eux, comme Ahmed Zaoui, sont en détention préventive, d'autres, comme Anouar Haddam, en résidence surveillée, et d'autres, enfin, à l'égal de Rabah Kébir, en totale liberté. Farid Bencheikh, directeur d'Interpol à Alger, dans une récente sortie médiatique, a fait état de ces informations, précisant que «notre pays oeuvre à faire extrader l'ensemble de ces personnes afin qu'elles soient jugées et emprisonnées en Algérie». Ainsi, des mandats d'arrêt internationaux ont-ils été lancés contre eux. Il est également précisé que tous ceux qui ont commis des actes criminels ou terroristes et qui ont été arrêtés suite à la délivrance d'un mandat d'arrêt international, seront jugés en Algérie en vertu de la nationalité et des lois nationales. «Cela, après avoir demandé et obtenu son dossier de la part du pays dans lequel ils auront commis ces actes», précise cet expert en criminologie. La problématique des conventions entre Etats se pose toutefois avec acuité, puisque l'Algérie ne jouit pas de ce genre de dispositifs d'extradition avec toutes les capitales, comme peuvent en témoigner les énormes difficultés rencontrées dans l'opération de «rapatriement» du très dangereux Abderrezak El Para, arrêté au Tchad par des éléments du Mdjt. Toutefois, une sorte de cas de jurisprudence planétaire semble s'être posée, qui a permis à l'Arabie saoudite de faire extrader pas moins de 27 de ses ressortissants soupçonnés d'activités terroristes d'un peu partout dans le monde. La lutte contre le terrorisme international, qui concerne l'ensemble des capitales du monde, implique une entraide devant permettre à Alger de récupérer les plus dangereux de ses ressortissants, dont certains continuent, à partir de l'étranger, de soutenir et de financer les maquis algériens, lesquels continuent d'endeuiller durablement notre pays. Il est vrai que l'Algérie a déjà eu à juger et condamner des nationaux impliqués dans des affaires de terrorisme et criminelles à l'étranger sans arriver à les faire extrader pour autant. Les choses pourraient changer toutefois, grâce aux orientations mondiales induites par les attentats du 11 septembre et l'entrée en lice d'Interpol qui semble avoir été sensibilisée aux besoins algériens lors du fameux colloque tenu à Alger sur la lutte contre le terrorisme et le crimeorganisé. C'est ainsi que Farid Bencheikh précise qu'Interpol Alger et l'ensemble des services de sécurité travaillent en étroite collaboration avec leurs homologues étrangers, notamment dans les échanges d'informations et de renseignements. «Il nous arrive de transmettre aux services étrangers des renseignements concernant des Algériens arrêtés chez eux et soupçonnés de terrorisme ou de tout autre crime». Pour ce qui est du terroriste Mokhtar Ben Mokhtar, il ajoute que les services d'Interpol ont reçu des bulletins de la part de plusieurs pays qui le réclament, «notamment des pays qui s'intéressent au commerce des armes.» La question de la cybercriminalité continue d'intéresser la police, engagée dans une véritable course au progrès, puisque les terroristes, les hakers et les trafiquants en tout genre donnent toujours l'air d'avoir une bonne longueur d'avance sur tout le monde. A la question de savoir si les services de sécurité algériens sont aptes à déterminer les lieux et les pays qui hébergent les sites Internet qui font l'apologie du terrorisme, M.Bencheikh dira: «Nous avons déterminé un site pour la propagande et l'apologie appartenant au Gspc. L'hébergeur du site se trouve à Washington. Nous avons donc saisi les Etats-Unis les sollicitant pour mener l'enquête et les recherches nécessaires afin de connaître avec précision la société qui héberge le site du Gspc. Nous attendons toujours la réponse.» En attendant, ce site continue d'être alimenté régulièrement en photos, communiqués, bandes vidéo et sonores, et même annonces revendiquant les attentats commis contre les civils et les militaires dans notre pays. Preuve en est que Washington ne fait ce qu'elle dit que dans les rares cas où ses intérêts sont en jeu...