L'ancien chef de l'Etat français qui envisage de reconquérir l'Elysée en 2017 est reparti en croisade contre la communauté musulmane qu'il cible en priorité. Il se prépare un parfum de xénophobie sur la prochaine présidentielle en France. Comme en 2007 et en 2012 l'ex-président commence à travailler l'électorat d'extrême droite. Les immigrés vont encore trinquer. Sarkozy estime qu'ils constituent une menace pour la France. L'ancien chef de l'Etat français qui envisage de reconquérir l'Elysée en 2017 est reparti en croisade contre la communauté musulmane qu'il cible en priorité. Le décor est planté. «L'Immigration ne doit pas être un sujet tabou, mais un sujet majeur, car elle menace notre façon de vivre», a déclaré mardi dernier à Nice le rival, en 2012, de François Hollande. En campagne pour la conquête de la présidence de l'UMP, une bataille qu'il doit absolument remporter pour pouvoir briguer une troisième fois la magistrature suprême. Il annonce d'ores et déjà la couleur au cas où il sortirait victorieux de ce rendez-vous électoral majeur. Un peu prématurément certes car il aura à croiser le fer avec de sacrés clients. A commencer par sa propre famille politique où il aura à affronter Alain Juppé qui fait figure de grand favori dans les sondages. Ses thèmes de campagne n'ont pas changé. Le ton est cependant plus musclé. «La religion doit rester à la maison», «le même menu» à la cantine pour tous les enfants, «pas de port ostentatoire de vêtement religieux» dans l'espace public a-t-il vociféré. Une certaine manière de donner le ton à ses futures campagnes pour contrer la vertigineuse et spectaculaire montée du Front national qui dispose d'un réservoir de près de 4 millions de voix (3 528.663 au premier tour des législatives de 2012). Le quinquennat de Nicolas Sarkozy a été certainement parmi les plus redoutés pour les étrangers hors communauté européenne, particulièrement les Algériens, depuis leur installation en France. Le nombre de résidents d'origine algérienne a été estimé, en 2012, à 4 millions (dont 2 millions de binationaux) par Gilbert Meynier, spécialiste de l'histoire de l'Algérie et professeur émérite à l'Université Nancy II. Toute une batterie de mesures et de lois a été mise en oeuvre pour rendre leur vie infernale et les livrer à la vindicte populaire. Projet de déchéance de la nationalité française, débat sur l'identité nationale, la laïcité, le port du voile, l'immigration choisie, statut des étudiants, expulsions massives des candidats à l'immigration (plus de 3700 Algériens ont été expulsés en 2009)... Des débats sur mesure, pour draguer les voix d'un électorat xénophobe à travers lesquelles se sont forgés des clichés et des préjugés qui ont fait la part belle aux thèses racistes véhiculées par le Front national et reprises par la droite classique. «Les différents débats sur le halal, les minarets, la burqa, la laïcité, l'identité nationale, l'immigration et les prières des rues ont libéré la parole des extrémistes sans compter les déclarations d'hommes politiques soucieux de se maintenir au pouvoir en déclarant que les musulmans sont un problème pour la France», avait fait constater, indigné, vers la mi-juillet 2012, le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, Abdallah Zekri. La stigmatisation en marche a atteint sa vitesse de croisière.. Elle a été planifiée au plus haut sommet de l'Etat français. Face à une société française en proie à la droitisation et à une immigration dans l'attente de plus de droits, le Parti socialiste au pouvoir semble avoir perdu la partie...