La France va renforcer temporairement ses moyens militaires dans le nord du Mali pour soutenir la force de l'ONU dans ce pays (Minusma) en raison de la recrudescence d'actes de violences, a annoncé hier le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. «Il y a eu une recrudescence d'actes terroristes au Nord Mali depuis quelques semaines, mais cela n'a rien à voir avec ce que l'on a connu en 2012 et début 2013. Il s'agit d'actes résiduels, mais on sentait une espèce volonté des groupes armés terroristes de vouloir reprendre un peu des positions», a déclaré M. Le Drian sur la radio RFI au retour d'une visite à Bamako, où il a été reçu par le président malien Ibrahim Boubacar Keita. Répondant à une question sur les causes de cette recrudescence des violences dans le Nord Mali, M.Le Drian a répondu: «A mon avis, en grande partie au fait que l'acheminement d'armes par la voie du Sud Libye est devenu aujourd'hui de plus en plus conséquent. Et Barkhane'', depuis quelques semaines aussi et singulièrement les jours derniers, à entrepris des actions visant à éradiquer ces initiatives». Jeudi, une source du ministère français de la Défense avait déjà annoncé que la France allait y renforcer ses moyens militaires, en partie redéployés ces derniers mois vers d'autres régions du Sahel, en raison d'une recrudescence de violences dans le nord du Mali, où la Munisma avait été visée par des attaques. L'opération «Barkhane» pour la sécurité dans la région du Sahel, a été lancée à la mi-juillet, après la fin de la l'opération «Serval» au Mali. Selon les autorités françaises, l'objectif de cette opération est de «lutter contre le terrorisme au Sahel». La Minusma, déployée à 22% seulement au nord de «la boucle du Niger» qui relie Tombouctou et Gao, «manquait de beaucoup de moyens logistiques au début de son installation», a noté M.Le Drian, sans plus de précisions. «Elle doit poursuivre son déploiement, elle le fera (...) Cela va se matérialiser très rapidement», a-t-il assuré, en évoquant notamment l'arrivée attendue de Casques bleus suédois et néerlandais. La Minusma va, également installer un état-major de secteur à Kidal (est) du Mali, et renforcer sa présence de quelques centaines d'hommes dans cette zone. Elle compte au total 8200 hommes au Mali, y compris les forces de police. S'agissant des négociations, en cours à Alger, entre le gouvernement Malien et les groupes politico-militaires du nord du Mali, M.Le Drian a souligné la nécessité de mettre en oeuvre désormais «les accords d'Alger». «Il y a un document qui existe, il faut sans doute qu'il soit encore amendé par les différentes parties mais il faut ensuite arriver à sa mise en oeuvre», a-t-il insisté. Un avant-projet de document relatif à un accord de paix pour le règlement de la crise malienne a été élaboré par l'équipe de la médiation, rappelle-t-on. Le ministre a expliqué que la présence française resterait renforcée le temps de cette mise en oeuvre, parallèlement à la montée en puissance de la Minusma. «Il faut que pendant la mise en oeuvre de ces accords, la force française soit davantage déployée au nord pour assurer la sécurisation des décisions», a-t-il dit.