Les colons français doivent reconnaître leurs crimes contre l'humanité en Algérie La poursuite des responsables de la France coloniale pour crimes contre l'humanité, ne se limite ni dans le temps ni dans l'espace. La Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche), s'investit dans l'histoire de la révolution algérienne, à commencer par l'appel aux ONG, afin de rappeler les colons français à reconnaître leurs crimes contre l'humanité, à travers leur reconnaissance de la mémoire des martyrs algériens qui sont tombés au champ d'honneur dans les maquis. Fustigeant d'emblée les harkis qui ont trahi le devoir envers leur patrie, deux conférenciers à savoir, le Dr Mustapha Khiati, président de la Forem et le Dr Fawzi Oussedik, juriste et professeur universitaire, n'ont pas manqué d'appeler à une nouvelle forme de commémoration qui surpasse le dépôt des gerbes de fleurs sur les tombes et dans les cimetières. «Il y a des situations où les harkis ont fait plus de mal que les colons français. Ce sont les harkis qui ont montré les chemins et les visages des martyrs de la révolution algérienne, avant qu'ils soient exécutés par les soldats des colons français», a-t-on déploré hier, lors d'une conférence de presse, qui a été organisée dans le sillage de la commémoration du 60e anniversaire du 1er Novembre 1954, au forum El Moudjahid a Alger. Le Pr Mustapha Khiati, a avancé un chiffre qui varie entre 8 et 10 millions d'Algériens qui ont été victimes des exactions du colonialisme français depuis 1830 jusqu'à l'Indépendance nationale, le 5 Juillet 1962. Tenant compte de l'importance du sujet, le Pr Khiati vient de publier un livre intitulé Le droit humanitaire en Algérie, pendant la période coloniale, avant de le mettre à la disposition des générations post-indépendance, afin de connaître l'histoire et le sacrifice des martyrs qui ont libéré le pays du joug du colonialisme français qui a duré 130 ans. De son côté, Dr Fawzi Oussedik a souligné que suivant leur rôle, les ONG internationales, sont tenues de rappeler les crimes de guerre et humanitaires qui ont été commis dans le monde, afin de pousser les Etats à reconnaître leurs crimes et punir les responsables concernés de toutes les situations, A défaut de volonté politique de parler sur les questions et les dossiers des crimes contre l'humanité d'Etat à Etat, les ONG, qui jouissent d'une autonomie plus ou moins reconnue peuvent se substituer aux régimes et autres politiques afin de porter les dossiers des crimes contre l'humanité devant les instances pénales internationales, afin de siéger sur la situation des peuples dans le monde et le peuple algérien en particulier qui a payé un prix très lourd dans ce sens. L'objectif de la reconnaissance des crimes contre l'humanité, dépasse de loin, l'aspect matériel, mais, c'est pour permettre aux générations futures d'éviter les erreurs du passé qui ne doivent pas être reconduites. «Quelle que soit leur importance, on doit dire la vérité aux peuples, afin de prendre conscience et connaissance de la responsabilité des dirigeants», dira le Dr Oussedik, en marge de cette conférence qui n'a pas drainé foule, malgré son importance. La poursuite juridique et pénale des responsables des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, n'est limitée, ni dans le temps ni dans l'espace, a affirmé ce juriste qui a insisté longuement sur le devoir de mémoire et de la vérité à tout moment.