La nécessité d'une mobilisation nationale pour amener la France à reconnaître ses crimes en Algérie pendant ses 132 ans de colonisation a été soulignée, dimanche à Alger, lors d'une conférence sous le thème "Le Droit humanitaire international et la guerre d'Algérie". "Il est impératif qu'une action nationale soit menée pour que la France fasse sa repentance et reconnaisse ses crimes en Algérie", a indiqué le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati lors de cette conférence organisée au forum du quotidien El-Moudjahid. Il a précisé qu'"il ne s'agit pas d'un dédommagement matériel, car l'ampleur de ces crimes dépasse largement ce qu'on peut donner", estimant que cette reconnaissance doit au moins avoir un caractère moral. L'intervenant a indiqué, en outre, qu'"en dehors de l'Etat, il y a aussi l'action individuelle, puisque les instances juridiques internationales peuvent recevoir des demandes de personnes voulant porter plaintes contre ce genre de crimes". M. Khiati a mis l'accent, par ailleurs, sur l'importance de "consacrer le devoir de mémoire, en passant notamment par une formation plus appropriée et plus adaptée aux niveau des écoles", estimant que "l'enseignement de l'histoire de la colonisation n'est pas fait de manière à laisser des traces chez les collégiens et les lycéens". De son coté, Faouzi Oussedik, spécialiste en Droit humanitaire international, a déploré le fait que beaucoup de personnes issues des jeunes générations ignorent les crimes et les massacres commis par la colonisation française en Algérie. Il a plaidé, à cette occasion, pour une "mobilisation afin de faire connaître les massacres commis pendant 132 ans de colonisation et aller de l'avant jusqu'à ce que la France reconnaisse ses crimes et ses violations du droit humanitaire et ses pratiques génocidaires".