«Il n'y a pas de possibilité d'augmenter la production pétrolière si la demande va crescendo les mois qui viennent.» Telle était donc la réplique de Chakib Khelil, hier, au sujet d'une éventuelle augmentation des quotas. Jamais la demande mondiale du pétrole n'a pu atteindre un seuil aussi élevé que celui enregistré ces derniers mois, ajoute le ministre de l'Energie et des Mines, interrogé en marge de la conférence annuelle de Naftal, tenue hier à l'hôtel El Aurassi. «C'est une demande très forte et exceptionnelle, elle est de l'ordre de 2,4 millions de baril/jour alors qu'elle doit être entre 1 et 1,5 million de baril/jour», explique M.Khelil. Cette demande est soutenue, poursuit-il, par la «très forte» croissance économique mondiale, notamment en Chine. Pour leur part, les pays importateurs, encouragés par une croissance économique des plus importantes, ne comptent, décidément, pas y aller avec le dos de la cuillère. En attendant que les négociations reprennent éventuellement au sein de l'organisation, Chakib Khelil écarte, du moins pour l'instant, le possible recours à une autre augmentation. Quant à une probable révision des fourchettes maintenues par les pays exportateurs du pétrole, M.Khelil a exclu la véracité de cette thèse, puisque pour le moment «celles-ci ont bien fonctionné» en dépit de tous les «déséquilibres» ayant secoué le marché pétrolier. Le ministre de l'Energie a tenu à préciser que l'Opep ne change pas sa politique «en tenant compte de phénomènes conjoncturels». Cependant, il estime a contrario, que le cartel procèdera à ce fameux changement, il s'agit d'établir une stratégie à long terme qui doit, nécessairement, «refléter l'intérêt des pays exportateurs». Pour revenir aux travaux de la 3e conférence annuelle des cadres de Naftal, M.Akli Remini, son PDG, estime que durant l'exercice 2003, Naftal «a assuré d'une manière satisfaisante la couverture des besoins du marché national en produits pétroliers». En ce sens, le volume des ventes a atteint 9,6 millions de tonnes tous produits confondus contre 9,2 millions de tonnes en 2002, soit une croissance de 4% traduisant par un chiffre d'affaires estimé à 178 milliards de DA et un résultat net de plus de 2 milliards de DA. En outre, a-t-il renchéri, le volume des investissements durant le même exercice a atteint un niveau de 5,3 milliards de Da «jamais égalé par le passé». Ces investissements concernent essentiellement les activités de transport par route et par canalisation et les infrastructures de stockage. Toutefois, M.Remini a eu du mal à dire que son instance a enregistré un déficit évalué à 4 milliards de DA. Cette défaillance qui, faut-il le dire, remonte à 2000, est expliquée surtout, selon les propos du P-DG, par les pertes subies dans les zones et les pays frontaliers, notamment au Maroc. Celles-ci sont de l'ordre de 600 m3 jour, tout en sachant que les prix sont nettement supérieurs à ceux de l'Algérie.