Ce onzième ouvrage de Lahcène Seriak est consacré à un symbole de la révolution algérienne. «Les cimetières de chouhada peuplent l'Algérie. El-Alia... les herbes folles, les bleuets et les coquelicots font onduler, sur les tombes, un brouillard vert et blanc qui laisse deviner le monde immense et secret des «chouhada»... Les cimetières de chouhada, les milliers de sépultures, des bivouacs éternels et silencieux qui présentent aux vivants l'emblème sacré de l'Algérie...» L'auteur de ces lignes, n'est autre que Lahcène Seriak avec déjà à son actif pas moins d'une dizaine d'ouvrages dont l'avant-dernier : Identité amazighe, qui a été vendu à des milliers d'exemplaires sur tout le territoire national. Docteur en droit social de l'université de Toulouse (France), né le 20 août 1949 à Akfadou dans la wilaya de Béjaïa, M.Seriak a occupé d'importantes fonctions au sein de différentes institutions de l'Etat, notamment dans les départements de la justice et de l'intérieur. Ce onzième ouvrage de l'auteur est donc consacré à un symbole de la révolution algérienne : Abane Ramdane. Le «parcours» de ce dernier a été décortiqué par l'auteur qui a fait un véritable travail de recherche en se basant sur des documents classés jusqu'ici «confidentiels» ainsi que sur des «écrits» authentiques de journalistes français, exerçant notamment dans la célèbre revue Historia magazine. On y retrouve dans les moindres détails la préparation du déclenchement de la révolution mais surtout l'organisation du congrès de la Soummam, en août 1956, dont la tête pensante n'était, d'après l'auteur qu'Abane Ramdane, présenté par le colonisateur et ses services spéciaux...comme quelqu'un «d'intraitable»...déjà! Le «célèbre» professeur de lettres, M.Touilleux, disait déjà d'Abane Ramdane, en bavardant avec lui en février 1956, que c'était «un homme avec qui on ne pourrait jamais discuter, si un jour son rôle devenait déterminant». Pour Omar Oumrane, l'un des chefs du FLN et de l'ALN, Abane Ramdane ne savait pas prendre de gants quand il parlait: «J'ai connu pas mal d'intellectuels, mais Abane Ramdane était remarquablement intelligent. C'était en outre un homme simple, d'une sincérité absolue. Il n'aimait ni s'habiller ni avoir de l'argent. La seule chose qui lui importât était l'unité nationale. Il était décidé à l'obtenir par tous les moyens. Et c'est cela qui a choqué beaucoup de militants. Il était violent, brutal, radical et expéditif dans ses décisions», écrit l'auteur en se basant sur différents témoignages, notamment celui d'Omar Oumrane pour avoir côtoyé Abane dès le déclenchement de «l'insurrection populaire». Bref, l'auteur de ce livre disponible à Béjaïa, Alger et bientôt à Oran, en retraçant fidèlement la vie de celui que la France présentait déjà comme quelqu'un «d'intraitable», a voulu contribuer au rétablissement de la vérité après tout ce qui a été écrit sur l'une des figures de proue de la Révolution algérienne. «...On vient rarement prier à El Alia où repose symboliquement Abane Ramdane aux côtés de ses frères, les chouhada...L'Algérie libre et vivante d'Abane Ramdane, de Ben M'hidi dégage au loin une plainte douce, presque repentante...Bientôt, l'histoire de la guerre de Libération sera complètement libérée, aussi...», écrit M. Seriak dans sa préface et qui termine par: «Bien sûr, l'Histoire reconquise et l'Algérie démocratisée rendront bientôt aux héros toutes les reconnaissances et tous les hommages qu'ils méritent.»