Laurent Fabius a plaidé, sans insister, pour un projet de coopération dans la fabrication d'hélicoptères civils. L'investissement en Algérie dans le cadre du partenariat algéro-français est passé à la vitesse supérieure. C'est du moins ce que laissent entendre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Ramtane Lamamra et Laurent Fabius, à l'issue de la réunion, deuxième du genre, du Comité mixte économique algéro-français, Comefa, en annonçant la signature en décembre prochain de plus de 20 conventions portant sur des projets de partenariat algéro-français. La rencontre de Paris rentre dans le cadre du Comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn). Elle réunira, le Premier ministre Abdelmalek Sellal et son homologue, Manuel Valls. Ramtane Lamamra n'a pas caché sa satisfaction en affirmant qu'un «pas supplémentaire a été franchi dans le domaine de la coopération» et que celle-ci n'allait pas s'arrêter avec l'inauguration de l'usine Renault Algérie d'Oued Tlélat, d'autres projets étant prévus dans des secteurs aussi divers que l'agriculture, l'industrie, le tourisme ou la construction et l'habitat». Sur sa lancée, il a ajouté que «cette rencontre nous a permis de préparer la réunion de décembre prochain», au cours de laquelle plus de 20 projets devraient se matérialiser par la signature de contrats de partenariat. Son homologue français, le ministre des Affaires étrangères, a pour sa part estimé que «la réception de l'usine de montage de voitures de moment extrêmement positif pour la coopération». Dans ce chapitre bien précis, il prophétise à la nouvelle Symbol, qui présente un haut niveau de qualité, un grand succès auprès des Algériens. Revenant sur les relations algéro-françaises, Laurent Fabius estime que «les relations entre les deux pays étaient à leur meilleur niveau sur le plan politique et espéré que la coopération économique atteindrait la même qualité». Le choix de l'implantation de Renault en Algérie a constitué une autre manche de la conférence du chef de la diplomatie française en s'adressant aux esprits chagrins qui «ne comprenaient pas le choix de Renault de s'installer en Algérie». Il explique en indiquant que «l'Algérie est un pays prometteur et que si l'on voulait y être présent, il fallait coproduire sur place dans un cadre gagnant-gagnant, pour ne pas se faire évincer par d'autres pays. C'est pourquoi, la France n'a pas dissimulé ses ambitions quant à l'élargissement de son investissement dans plusieurs domaines comme l'agroalimentaire, le transport et le logement. Il est à rappeler que l'investissement dans ces secteurs sont, jusque-là, dominés par le «géant chinois». Laurent Fabius a plaidé, sans insister, pour un projet de coopération dans la fabrication d'hélicoptères civils. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a, pour sa part, souligné «le haut niveau de qualité de la première voiture algérienne». Et d'affirmer que «l'événement vient traduire le souhait des deux pays d'aller vers une coopération qu'il souhaite, lui aussi, plus large et plus approfondie». Les projets de partenariat ne manquent pas. Le ministre a, en ce sens, affirmé que «parmi les projets en cours ou à lancer, figure un joint-venture dans le secteur de la sidérurgie et la fourniture d'autorails par Alstom. Et le ministre de revenir, en s'attardant, sur la sous-traitance en rappelant que le partenaire français s'est engagé à approfondir cet important volet de la coopération. Le ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron, a, dans son intervention, indiqué qu'«une nouvelle ère économique s'ouvrait dans les relations algéro-françaises et réitéré le souhait de son pays de prendre part à l'ouverture et la modernisation de l'Algérie». Le bilan et l'évaluation s'imposent dans de tels partenariats. Le ministre a affirmé qu'il reviendra le printemps prochain pour «faire le point» sur la qualité de la coopération économique liant les deux pays.