Il ne fait pas de doute, aux yeux de nos interlocuteurs, que la récupération du siège, puis du parti, aura lieu avant la fin de l'année. Les redresseurs, ministres en tête, sont dans une colère noire. Et pour cause! Le communiqué signé dimanche par Abdelkrim Abada est, aux yeux des leaders du mouvement de redressement, «une grave usurpation qui donne la pleine mesure de ce que les anciens pro-Benflis sont capables de faire dans le seul but de garder le contrôle du premier parti du pays». Les révélations et les menaces se sont ainsi suivies en cascade. Tout d'abord, nous apprenons que «le comité de coordination a bel et bien tenu une courte séance de travail ce samedi sous la présidence d'Abdelaziz Belkhadem, mais c'était uniquement dans le but de permettre à ce dernier de critiquer Abada et Goudjil, coupables selon lui d'avoir causé une pagaille indescriptible au sein de la base en tentant de contrer l'opération des 48 délégués chargés de mettre en place les commissions de wilaya». Or, comme à leur habitude, à chaque fois que Belkhadem s'absente, «les anciens pro-Benflis tentent des percées». C'est ainsi qu'une rencontre de ces derniers, apprend-on encore, a eu lieu, le lendemain dimanche en présence, notamment, de Belaïd, Djeghaba et Abada. Le communiqué en question en a résulté alors que les redresseurs avaient été empêchés d'assister à cette rencontre. Nos sources soulignent que «si Belkhadem avait vraiment voulu qu'une pareille déclaration soit faite, il aurait pu la rendre publique avant son départ pour le Japon en compagnie du président Bouteflika». Nos sources, qui soupçonnent Abada et les siens de commettre ce genre d'acte à chaque fois que Belkhadem s'absente, se montrent «particulièrement indignées du fait que la télévision a repris et diffusé le communiqué pourtant signé par une des personnes condamnées dans le cadre de la plainte déposée par les 52 militants du FLN, venue annuler le 8e congrès ainsi que tout ce qui en a résulté». Cette décision, a-t-on pu apprendre, a été transmise à l'Entv puisque, comme nous l'écrivions dans une précédente édition, les redresseurs ont décidé de riposter en exigeant son application intégrale de la part du ministère de l'Intérieur. Des ministres du FLN ont ainsi pris langue avec le directeur de l'information afin d'exiger des explications alors que tout porte à croire que cette «affaire» risque de connaître une évolution importante dans les prochains jours. En tout état de cause, un des leaders les plus farouches du mouvement de redressement, avec qui nous avons pris langue hier, Abdelhamid Si Affif, nous a assuré que «ce genre d'actions confortent plus que jamais les militants de la base à venir en très grand nombre dans les tout prochains jours afin de récupérer pacifiquement le siège du FLN en attendant de récupérer le parti lui-même». Concernant cette question précisément, notre source ajoute que «le congrès aura lieu dans le courant de dernière semaine du mois de décembre». Très sûr de lui, Si Affif annonce que «la mise en place des commissions de wilayas a été menée à bien au niveau de l'ensemble du territoire national par le groupe des 48, cela en dépit des actions de déstabilisation menées par Abada et les siens». Dans la foulée, il annonce la finalisation des textes et l'élection des délégués pour avant la fin de la semaine prochaine. Moins optimiste mais aussi déterminé que Si Affif, Amar Tou persiste lui aussi à dire que le congrès aura lieu avant la fin de l'année. Il n'en ajoute pas moins qu'il s'agira surtout de «sauver les meubles en faisant de sorte que le minima démocratique et statutaire soit réuni». Toujours est-il que la crise du Fln, qui continue d'aller de rebondissements en rebondissements, promet cette fois-ci de courir très vite vers son épilogue sans que personne soit capable d'en prévoir la nature. Les paris sont ouverts...