Comme il fallait s'y attendre, la sortie médiatique de M.Farouk Ksentini, la semaine dernière au sujet de la question des disparus, n'a pas laissé indifférents les membres du bureau national de l'Association des familles de disparus (Anfd). Ces derniers ont décrypté, en effet, dans les propos énoncés par le président de la commission ad hoc mise sur pied (en septembre 2003) pour la gestion du dossier des disparus « une offensive qui vise à faire abdiquer ces familles dans la recherche de la vérité ». Ainsi, dans une déclaration de l'Anfd, rendue publique, hier, à l'issue de la réunion de son bureau national, il est mentionné que «Farouk Ksentini, faute de répondre sur le fond à la question des disparus a prononcé un réquisitoire sur les associations qui encadrent leurs familles». Lequel réquisitoire se rapporte, selon le bureau national de cette association, à l'annonce faite par M.Ksentini «de recourir à une offre de réparation matérielle doublée de pressions et intimidations», souligne-t-on dans la même déclaration. Dans sa volonté de réduire autant que faire se peut la portée politique de la question des disparus en Algérie, M.Farouk Ksentini se heurte à la volonté ferme des membres de l'Anfd qui persis-tent et signent que le problème est d'essence politique. «L'ampleur du drame qui a touché toutes les régions du pays démontre qu'à la base se trouve une décision centrale», a-t-on argumenté dans la déclaration sus-indiquée. S'agissant de l'internationalisation du problème des disparus que M.Ksentini incombe aux associations, l'Anfd rétorque, à l'endroit du président de la Cnppdh: «Vous devez savoir comme tout le monde que toute cette question est internationalisée de fait, du moment que manque la volonté politique pour un règlement effectif du drame.»