Jamais auparavant, les relations entre les associations des disparus et la Commission nationale participative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cnppdh) que préside Farouk Ksentini, n'ont atteint un tel degré de détérioration. Dans un communiqué adressé hier à notre rédaction, l'Association nationale des familles des disparus (Anfd) dénonce «vertement» le refus qu'avait essuyé les membres d'une délégation de l'Anfd de la part de Farouk Ksentini, alors qu'ils se dépêchaient pour rencontrer ce dernier, au lendemain du conseil national de l'association qui s'est tenu le 5 août. Le président de la Cnppdh, lit-on, dans la missive, s'est opposé à une rencontre que la délégation lui avait demandés pour des «éclaircissements» sur les «déclarations publiques, contradictoires du président de la Cnppdh, au sujet des personnes disparues interpellées par les corps constitués de l'Etat», en arguant le motif que les intéressés n'étaient pas reconnus par la loi alors que les rédacteurs de la lettre, rappellent que l'association n'a fait l'objet, depuis 1998, date de sa création, d'un quelconque refus de la part d'une institution de l'Etat. En tout cas, si refus il y a, les responsables de l'Anfd, le considèrent comme étant une attitude «pleine de zèle» qui participe à des «pressions», voire des «menaces» exercées sur les membres, les plus actifs qu'ils soient, de l'entité , pour, précise, encore, le communiqué, qu'ils «renoncent» au combat pour la vérité. Après donc une brève accalmie qui a tout l'air d'être un repli stratégique, les associations des familles des disparus n'entendent pas, pour le moins, baisser les bras face à l'instance publique chargée de la question. Surtout que, dans sa récente sortie au forum d'El Moudjahid, médiatique, Me Ksentini, sollicité alors pour donner son avis sur les entités associatives représentant les familles des disparus dont l'Anfd, Sos Disparus..., avait, sans nuance, dénié à ces dernières, le droit de s'exprimer dans un cadre légal du moment qu'aucun agrément ne leur a été délivré par les pouvoirs publics. La réaction de ces dernières ne s'est pas fait attendre. Certains mouvements avaient, à ce sujet, expliqué leur situation juridique par le refus «persistant» du ministère de l'Intérieur de leur délivrer l'agrément en signe de reconnaissance officielle de l'Etat. Ainsi, sanctionnées, les associations, victimes de l'ostracisme, continuent à lutter contre la gestion «en solo» de l'épineux dossier des disparus, alors que leur collaboration, en vue d'un règlement définitif de la question, est, selon les observateurs, indispensable, tant sont nombreuses les informations et autres témoignages qu'ils détiennent.