C'est du moins l'impression que donnent les décisions que le gouvernement israélien envisage de prendre pour accentuer davantage les séparations et d'officialiser ce qui est déjà de fait en Israël. En effet, le doute ne semble plus permis, puisqu'Israël confirme et conforte sa volonté d'instaurer une ségrégation raciale qui fera des Israéliens arabes des femmes et des hommes de seconde zone. C'est ce que laisse supposer la réunion du cabinet israélien qui eut lieu dimanche à Tel-Aviv pour étudier un projet de loi controversé, même en Israël, dont l'objectif vise, indique-t-on à «renforcer le caractère juif» de l'Etat hébreu par la redéfinition des lois qui font office de «Constitution», qui stipulent qu'Israël est un Etat «juif et démocratique» pour les remplacer par un texte qui redéfinit le caractère d'Israël en «Etat national du peuple juif». Une telle donne annulera certes la dimension «démocratique» d'Israël, si jamais cela sera le cas. Elle instaurera de fait une discrimination envers les minorités chrétienne et musulmane israéliennes (descendantes des Palestiniens) dénoncent les Arabes israéliens qui assurent que c'est une «inscription du racisme, déjà présent dans la rue, dans la loi et au coeur du système politique». L'universitaire israélien Denis Charbit a affirmé pour sa part que c'est «une mascarade politique. Netanyahu sait qu'il fait voter un projet imbuvable, qui a été critiqué par le conseiller juridique du gouvernement comme extrêmement problématique». Toutefois, fort du soutien inconditionnel états-unien - Washington affirme soutenir Israël qu'il ait tort ou raison - les dirigeants israéliens n'en ont cure et accentuent chaque jour un peu plus la proximité avec l'apartheid de leur Etat. Cette similitude a d'ailleurs été relevée par les enquêteurs de l'ONU, qui ont critiqué la politique israélienne, et des ONG de défense des droits de l'homme, dont certaines avaient déjà, en maintes reprises, accusé Israël d'«avoir commis des crimes d'apartheid». D'aucuns de rappeler alors le système rigoureux de contrôle des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées. Parallèlement à l'encouragement des implantations de colonies juives dans ces territoires palestiniens, Israël a instauré ces dernières années un système drastique de contrôle et d'identification des Palestiniens; mis en place une séparation des routes et des transports pour les Israéliens et les Palestiniens; établi des barrages (postes de contrôle militaires) à chaque coin de rue; édité une loi discriminatoire sur le mariage; construit une barrière de séparation (le mur de la honte comme le qualifient les Palestiniens) avec en prime la «bantoustanisation» de la Cisjordanie en plus des inégalités devant le travail et l'utilisation des Palestiniens à bon marché, nié le droit des enfants palestiniens à l'école, leurs droits juridiques, les difficultés d'accès à la terre et à l'eau faisant la part belle aux résidents israéliens dans les territoires occupés au détriment des Palestiniens. Et cette nomenclature n'est pas exhaustive des difficultés que rencontrent les Palestiniens dans leur vie de tous les jours. Dès lors, tous les ingrédients de l'apartheid tel que pratiqué par l'Afrique du Sud, post-libération, et condamné par la communauté des nations et l'ONU se trouvent désormais réunis en Israël. Ce qui est curieux, est le fait que ce qui a soulevé en son temps l'indignation de ladite «communauté internationale», en Afrique du Sud, la laisse totalement indifférente et apathique dès lors que ce forfait est le fait d'Israël. La similitude entre Israël et l'Afrique du Sud de l'apartheid - même s'il diffère sur certains de ses aspects - est telle que personne ne peut plus l'ignorer ou refuser d'en prendre compte - sous le fallacieux prétexte qu'Israël est un Etat «démocratique» - sans se rendre complice de cet Etat qui non seulement poursuit l'occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, accentue la judaïsation de ces territoires palestiniens. Ceux qui préfèrent appliquer la politique de l'autruche, se font en réalité les auxiliaires d'un déni de droit en couvrant de leur silence l'arbitraire qui est fait aux Palestiniens depuis près de sept décennies. Américains et Européens - qui, par ailleurs, protègent Israël malgré ses exactions contre le peuple palestinien - nous assènent le sempiternel droit d'Israël à se défendre alors que ce dernier n'a absolument rien fait depuis 67 ans pour vivre en paix avec les Palestiniens. Bien au contraire et sans tenir compte des provocations et des agressions armées contre les Palestiniens. Le fait patent est qu'en refusant la paix avec les Palestiniens, Israël récuse la paix. Que vont encore inventer ceux qui soutiennent ce «petit» pays qu'il «ait tort ou raison» pour innocenter l'arbitraire?