«Rendez-donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.» Selon saint Matthieu Le réalisateur algérien Mohamed Lakhdar Hamina a annoncé que son dernier film le Crépuscule des ombres entre officiellement en lice pour les prochaines nominations aux Oscars 2015. Ce n'est pas une surprise car le célèbre réalisateur et lauréat de la Palme d'or au Festival de Cannes, en 1975, avec son film Chronique des années de braise, souhaite inscrire sa dernière production en lice pour les prochaines nominations pour les récompenses cinématographiques américaines, décernées chaque année depuis 1929 à Los Angeles, et destinées à saluer l'excellence des productions mondiales du cinéma. Depuis 1969, l'Algérie a déposé 16 candidatures pour l'Oscar du meilleur film étranger. Elle a été nominée quatre fois dont trois avec Rachid Bouchareb et obtenu une fois l'Oscar en 1969 avec le film Z de Costa Gavras. (c'est la plus importante participation pour un pays arabe et africain). Mohamed Lakhdar Hamina a été sélectionné trois fois, mais n'a jamais été nominé dans la short-list. Même cas pour Lyes Salem qui a été sélectionné une fois avec Mascarades en 2008, mais n'a pas passé le cap des nominations. Pour cette fois, Lyes Salem avait déjà choisi de ne pas se porter candidat à la course aux Oscars, sachant pertinemment que le ministère de la Culture qui délivre la demande officielle à l'académie des Oscars, avait déjà opté pour le maestro Mohamed Lakhdar Hamina. Pour Lyes Salem et sa productrice Isabelle Madeleine, l'objectif, ce sont les Césars 2015 du cinéma français, prévus quelques jours avant les Oscars. Lyes Salem avait déjà obtenu un César pour son moyen métrage Cousines en 2005. Son objectif, s'imposer en tant que réalisateur de long métrage. Le film El Wahrani ou l'Oranais (pour la version française) qui a été aidé par la polémique sur l'utilisation du «vin» par les moudjahidine dans le film, est devenu un film very commercial en France. Lyes Salem qui compte beaucoup sur la discrimination positive du cinéma français espère arriver au podium des Césars français, comme ce fut le cas du réalisateur franco-tunisien Abdelatif Kechiche qui a obtenu à deux reprises le César du meilleur réalisateur, alors que le talent n'était pas au rendez-vous. Ce qui conforte en réalité Lyes Salem, c'est sa valeur de direction d'acteurs, chose que maîtrise parfaitement Kechiche et qui lui a permis d'être reconnu par la profession. Quoi qu'il en soit, si Lakhdar Hamina a choisi le camp de l'Algérie pour se présenter aux Oscars, Lyes Salem a choisi le camp de la France avec un film produit majoritairement par la France pour s'imposer aux Césars. Reste à savoir si Lyes Salem plantera le drapeau algérien sur la scène parisienne comme l'a si bien fait Jamel Debouzze avec le drapeau marocain. [email protected]