La situation est dramatique sur nos routes. Malgré la multiplication des barrages, aussi bien de la gendarmerie que de la police, et malgré des campagnes interminables de sensibilisation pour inciter le conducteur à lever un peu le pied du «champignon», l'hécatombe continue toujours. La mort frappe aux quatre coins du pays, endeuillant quotidiennement des familles entières. Ainsi, d'après le dernier communiqué du commandement de la gendarmerie, 276 personnes ont été tuées rien que durant le mois de juillet écoulé. Ces accidents, qui ont également provoqué les blessures de 3468 personnes, sont survenus essentiellement sur les routes traversant le nord du pays. Les causes sont à chaque fois pareilles, à savoir l'excès de vitesse, les dépassements dangereux, le refus de priorité, etc. Si la wilaya d'Oran détient le triste record en nombre de morts et de blessés (19 morts, 98 blessés) durant le mois de juillet, la capitale, quant à elle, détient la «palme» en nombre d'accidents. En effet, la Gendarmerie nationale a recensé pas moins de 150 accidents à travers la wilaya d'Alger, causant la mort de 12 personnes ainsi que les blessure de 164 autres. Sur un nombre total de 1982 accidents survenus dans le pays durant le mois de juillet, la Gendarmerie nationale a révélé que 352 sont dus à l'excès de vitesse des conducteurs, dont la moyenne d'âge se situe autour de la trentaine. Malgré donc les différents plans mis sur pied et lancés par la Gendarmerie nationale et la police depuis le début de la saison estivale pour prévenir, entre autres, les accidents de la route, le constat est là. Les accidents de la route sont même en nette progression en comparaison du mois de juin. Ce corps de sécurité a constaté 160 accidents de plus en ce mois de juillet par rapport au mois précédent, ainsi que la mort de 14 personnes de plus et les blessures de 451 autres. En dépit d'un renfort de 10.000 policiers déployés à travers la capitale (plan Azur), et la mobilisation de 60.000 gendarmes de plus (plan Delphine) répartis à travers le territoire national, en plus du dispositif traditionnel, le sang coule toujours sur les routes algériennes. Toutes les stratégies observées jusqu'ici par les autorités ne sont pas venues à bout d'un «phénomène» qui va crescendo, atteignant des proportions désastreuses. Les routes continueront malheureusement d'être le théâtre de «massacres collectifs» tant que le conducteur et le citoyen ne prennent pas conscience du danger et se disent pas, à chaque fois que «l'accident n'arrive pas seulement qu'aux autres».