Les ressortissants des pays du tiers-monde sont décrétés persona non grata dans la plupart des Etats occidentaux, au moment où les frontières n'ont plus de sens entre toutes les capitales occidentales. Un véritable rideau de fer, deuxième du nom, mais érigé entre le Nord et le Sud cette fois-ci, est en train de voir le jour. Les Pays-Pas, qui tentent d'humaniser leur démarche viennent d'adopter une décision pour le moins originale. Ainsi, et alors que les Pays-Bas commencent à appliquer leur politique visant à renvoyer 26.000 demandeurs d'asile déboutés d'ici à fin 2007, le gouvernement propose une compensation pouvant aller jusqu'à 6000 euros pour une famille décidant de partir volontairement. Cette «prime de réintégration» vise à couvrir les frais d'installation dans le pays d'origine et le lancement d'une éventuelle activité. Elle est de 2300 euros pour un adulte célibataire et de 6000 euros pour une famille avec deux personnes, des montants largement supérieurs aux aides consenties précédemment. Une manière comme une autre, disent des observateurs, de se donner bonne conscience d'une part, et de finir par convaincre les plus récalcitrants. La ministre de l'Immigration, Rita Verdonk, a décidé de cette augmentation en juin afin d'inciter davantage de demandeurs d'asile déboutés à quitter volontairement les Pays-Bas. Mais, ces montants ne concernent que les 26.000 demandeurs d'asile déboutés arrivés avant le 1er avril 2001, sous l'ancienne loi. En un mois, environ 150 personnes ont décidé de faire usage de cette proposition, a indiqué Mme Verdonk lors de l'ouverture du premier centre de départ pour demandeurs d'asile déboutés à Ter Apel (nord-est). L'aide financière n'est accordée que dans les premières semaines de la procédure de départ. «C'est bien que ce mécanisme existe mais pour beaucoup de ces personnes, il ne s'agit pas d'une question d'argent. Ils sont partis en raison de l'insécurité dans leur pays ou ont maintenant des problèmes à obtenir des papiers pour rentrer», déclare pour sa part Jolan van den Broek porte-parole de l'organisation d'aide aux réfugiés Vluchtelingenwerk, qui aura un bureau à Ter Apel.