Tous les services secrets occidentaux indiquent que les préparatifs d'attentats majeurs auraient déjà été finalisés. C'est la panique générale dans toutes les capitales occidentales. L'état d'alerte est à son maximum. Plus rien, ni personne, ne traverse ces frontières sans un contrôle rigoureux, quasi maladif. Et pour cause. La CIA vient d'indiquer qu'il existe en ce moment autant d'indices et d'éléments que ceux qui avaient précédé les terribles attentats du 11 septembre 2001. Cette annonce, confortée par des rapports fournis par le FBI et tous les services secrets occidentaux, y compris ceux du Canada et de l'Australie, intervenait quelques heures à peine avant l'attentat qui a visé, hier matin, un arrêt de bus à Karashi, au Pakistan, faisant deux morts et neuf blessés au moins. A l'heure où nous mettions sous presse l'administration américaine est allée encore plus loin en lançant en urgence un bulletin d'alerte dans lequel elle met en exergue «la possibilité d'un attentat spectaculaire». Il semble que la dernière «sortie» du chef d'Al-Qaîda sur les ondes d'Al-Jazira ne soit pas étrangère à ce véritable branle-bas de combat. Après avoir longtemps louvoyé, la Maison-Blanche a fini par admettre qu'il s'agissait sans doute de la voix authentique de l'homme le plus dangereux et le plus recherché au monde. Pendant ce temps, une véritable chasse à l'homme est engagée contre tous les suspects potentiels. Le nombre de terroristes activant plus ou moins sous la férule de Oussama Ben Laden serait de 31 000 selon des estimations établies par la Dgse française. Dans l'Hexagone, précisément, un imam marocain, Thami Radji et deux de ses aides, un Marocain et un Algérien, ont été arrêtés hier, près de Paris, pour appartenance à Al-Qaîda. Les suspects sont accusés d'avoir fomenté des attentats en France, mais aussi d'avoir poussé certains islamistes radicaux à en commet- tre. Des liens assez étroits, en outre, existeraient entre ce groupe et celui qui a commis l'attentat de Djerba, mais aussi les groupes radicaux récemment démantelés à Lyon et Marseille. Ces rapports revêtent un caractère officiel puisqu'ils ont été confirmés hier par le ministre de l'Intérieur français, Nicolas Sarkozy. Les USA non plus ne sont pas en reste. Ils viennent en effet d'interpeller dans le nord de la Caroline un Arabe dont l'identité n'a pas été révélée pour appartenance à un réseau dormant d'Al-Qaîda. Ce genre de coups de filet, loin de rendre leur sérénité aux services secrets et de sécurité occidentaux, ne font au contraire qu'exacerber leurs craintes. Il faut croire que les personnes arrêtées font des révélations pour le moins inquiétantes. A moins que ces interpellations n'aient enfin fait comprendre à ces capitales des droits de l'homme et de la tolérance qu'au nom de ces «valeurs sacrées» les agents de Ben Laden ont érigé de nombreux sanctuaires au niveau de la plupart des pays européens et en Amérique du Nord. Même si la guerre est officiellement déclarée à ces réseaux, la politique des deux poids deux mesures continue à régner dans de nombreux cas, comme n'avait pas manqué de le souligner encore tout récemment le Président de la République. D'où vient que des alliés des tueurs qui sévissent encore en Algérie, tels que Haddam et Kébir trouvent encore refuge qui en Amérique, qui en Allemagne? Est-ce parce que jusqu'à présent ils n'ont commis que des crimes contre des Algériens. Tant que le terrorisme ne sera pas clairement défini et ses victimes mises sur un pied d'égalité, la menace ne sera pas près d'être levée puisque Ben Laden et ses hommes se nourrissent de cette frustration pour grossir leurs rangs tant que l'argent continuera de couler à flots.