A partir de cette année, les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) deviendront «annuelles» et seront dotées d'un «bureau permanent et indépendant» pour «redorer le blason» d'une insititution créée au milieu des années soixante du siècle dernier. a indiqué la directrice des JCC. Cette décision longtemps revendiquée par les cinéastes et hommes de culture tunisiens vise à reconquérir la place des JCC parmi les autres festivals d'Afrique et du Monde arabe qui se tiennent annuellement et «défendre (ainsi) leur position, surtout en matière d'exclusivité», a soutenu Dora Bouchoucha. «Le passage à un festival annuel et la constitution d'un comité permanent étaient déjà acquis en 2010, à quelques mois de la révolution tunisienne, mais cela ne s'est pas concrétisé car toutes les énergies étaient concentrées ailleurs», a-t-elle expliqué à l'APS. Les dates fixées pour les JCC coïncident avec la tenue d'autres événements cinématographiques annuels en Algérie, au Maroc, en Egypte ou encore aux Emirats arabes unis, ce qui a beaucoup «pénalisé» ces journées, a-t-elle ajouté. Quant à l'alternance, qualifiée de «fausse», avec le Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) -autre biennale cinématographique - elle est tout aussi «pénalisante», selon Dora Bouchoucha qui estime qu' «il n'y a (en définitif) que trois mois d'écart entre deux festivals africains d'envergure et que les sélections sont obligatoirement identiques». Estimant que l'organisation de la 25ème édition des JCC était un «acte de militantisme culturel et civique» au regard de la situation économique du pays, la directrice a souligné tout l'intérêt porté à cet évènement cinématographique qui, à un demi-siècle d'âge presque, a «grandement participé à la formation de la société civile grâce à l'ouverture» que permet le 4e art. Conçues par le cinéaste Tahar Cheriaa et lancée en 1966, les JCC ont pour objectif premier de «mettre en avant le cinéma d'Afrique subsaharienne et du Monde arabe, créer des ponts de dialogue entre le Nord et le Sud et proposer une rencontre entre cinéastes et cinéphiles de tous bords». Les 25es JCC se poursuivent à Tunis et dans six autres villes tunisiennes, jusqu'au 6 décembre avec une cinquantaine de films en compétition en provenance de 36 pays arabes et d'Afrique.