Maintenant le suspense, le Syndicat des praticiens de la santé Snpsp et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière continuent leur fuite en avant. Tenue à huis clos, la réunion du conseil extraordinaire du Snpsp qui s'est tenue hier, au siège du syndicat Unpef à Alger, a décidé deux mesures qui vont dans le sens de l'apaisement de la situation qui règne entre le syndicat et la tutelle, à commencer par «geler la grève» qui a été décidée auparavant et d'autre part, «laisser la session ouverte, afin de suivre l'évolution de la situation», a-t-on appris, auprès du Dr Merabet, SG du Snpsp. Interrogé sur les raisons qui ont poussé le conseil extraordinaire à revenir sur la décision de la grève, le Dr Merabet a souligné que «c'est vrai que sur le papier, nous avons des revendications qui sont satisfaites. Mais, le problème réside dans la pratique, d'où le principe de geler la grève et de laisser la session ouverte, afin de suivre l'évolution de la situation jusqu'au premier trimestre 2015 avant de revenir sur nos revendications», a-t-il indiqué. Répondant à la question de la décision de la justice qui a qualifié la grève des médecins «d'illégale», le Dr Merabet, s'est dit étonné par cette décision. «Nous sommes étonnés par cette information qui va à l'encontre de la politique du gouvernement. D'une part, on parle de dialogue social et d'autre part, on saisit la justice pour régler un problème professionnel qui a été posé depuis 2012», déplore-t-il. Par ailleurs, le SG du Snpsp a écarté tout lien entre la décision de geler la grève et la décision de la justice qui a été «qualifiée d'insensée», dans la mesure où le syndicat active dans la légalité de la loi en vigueur. Le Snpsp est un syndicat autonome qui n'a rien compris à la démarche de la tutelle qui fait dans l'ambiguïté et l'ambivalence, en prônant la chose et en faisant son contraire dit-il, en faisant référence à la réunion du 3 décembre dernier qui a empêché le Snpsp de prendre part à cette rencontre. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que le conseil extraordinaire du samedi 6 décembre 2014, a connu des positions contradictoires. Les adeptes de la poursuite de la grève, n'ont pas manqué de souligner que la tutelle «ne tient pas sa parole, malgré les promesses qu'elle a avancées», nous disent les opposants du gel à cette grève qui a fait couler beaucoup d'encre. Attendons le 1er trimestre 2015, pour voir qui a tort et qui a raison. Réunis dans une session marathon à huis clos, de nombreux journalistes ont fait demi-tour, pour éviter d'attendre jusqu'à l'après-midi, pour connaître les résolutions finales, journalistes de la presse écrite et autres équipes des chaînes de télévisions privées, ont rebroussé chemin, en raison de la fermeture de la salle de conférences aux gens de la presse qui ont toujours accompagné les praticiens de la santé afin de faire valoir leurs préoccupations. Dans son communiqué, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a réagi à propos de la grève, en déclarant: «Le tribunal administratif près la cour d'Alger, statuant en référé, ce jour mercredi 3 décembre 2014, a déclaré illégale la grève enclenchée par le syndicat Snpsp. Dans ce cadre, et malgré le faible taux de suivi enregistré au niveau de l'ensemble des établissements publics de santé, le ministère Msprh, invite les praticiens grévistes à se mettre en conformité avec la loi et à reprendre leur travail. Le Msprh rappelle que cette grève est infondée sur le fond dès lors que les principaux points de revendications contenues de la plate-forme de revendication, ont abouti à des résultats tangibles qui avaient été communiqués au Snpsp, notamment lors de l'audience qui lui a été accordée en date du dimanche 23 novembre 2014.»