La grève enclenchée par le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) a été déclarée «illégale» par le tribunal administratif près la cour d'Alger, a indiqué, mercredi, un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) qui fait état d'un «faible taux» de suivi de ce débrayage cyclique. Dans ce communiqué, la tutelle a appelé les praticiens grévistes à «se mettre en conformité avec la loi et à reprendre le travail», considérant également que cette grève est «infondée sur le fond dès lors que les principaux points contenus dans la plateforme de revendications de ce syndicat et d'autres instances syndicales représentatives de la corporation ont abouti à des résultats tangibles». Invité à réagir au communiqué de la tutelle, le président du SNPSP, Dr Lyes Merabet, se dit «étonné» par l'attitude du ministère de la Santé «dans la gestion du conflit de travail qui l'oppose aux praticiens médicaux de la santé publique». Il explique que dans la journée de mercredi 03 décembre, «le SNPSP a été reçu au ministère en réunion de conciliation et le même jour, un communiqué du MSPRH diffusé via l'APS fait état d'une décision de justice (encore une fois) qui aurait déclaré illégale la grève cyclique des praticiens». «A croire qu'il y a deux courants qui se disputent la gestion du conflit au sein de la tutelle. Il y a ceux qui veulent trouver des solutions pour une sortie de crise et ceux qui veulent l'entretenir en poussant au pourrissement (d'ailleurs ce sont toujours les mêmes)», affirme Dr. Merabet. Il ajoute que «l'administration sanitaire (DSP, directeurs d'établissements de santé) est en train de se substituer au rôle du représentant des travailleurs et faire le relais de syndicat fantôme' en distribuant un communiqué qui reprend notre plateforme des revendications et qui appelle à l'arrêt de la grève». Selon notre interlocuteur, «le SNPSP réunira, aujourd'hui à Alger, son conseil national en session extraordinaire afin d'évaluer le compte rendu de la réunion de conciliation et décider des suites à donner. C'est pour dire que pour tout syndicat qui se respecte et quelle que soit la situation, la décision revient aux adhérents à travers les espaces organiques mandatés pour les représenter», conclut le président du syndicat.