Les données les plus fiables indiquent que la hausse du niveau d'alerte serait purement électoraliste. Sérieusement malmené par son concurrent direct, Bush semble vouloir faire feu de tout bois dans le cadre d'une pré-campagne démarrée sur les chapeaux de roue aux Usa. C'est ainsi qu'il a défendu hier la décision de son administration d'augmenter la semaine dernière le niveau d'alerte terroriste à New York et dans sa région ainsi qu'à Washington. «L'augmentation du niveau d'alerte à New York, dans le New Jersey et à Washington est un rappel sinistre des dangers auxquels nous continuons d'être confrontés. Des informations obtenues après des arrestations au Pakistan, ajoutées à d'autres obtenues par les renseignements américains, indiquaient qu'Al-Qaïda avait identifié des cibles financières à New York dans le New Jersey et à Washington et avait récemment remis ces informations à jour» a indiqué M.Bush dans son allocution radio-diffusée hebdomadaire. «Les renseignements étaient renforcés par d'autres que nous possédions déjà» a-t-il ajouté. M.Bush passe le week-end avec sa famille à Kennebunkport (Maine, nord-est). La décision de l'administration Bush de porter le niveau d'alerte à «orange» dans les villes concernées a été critiquée car elle se base essentiellement sur des renseignements obtenus avant les attentats de septembre 2001 qui avaient fait quelque 3.000 morts à New York et à Washington. George W.Bush, un républicain, est actuellement en pleine campagne électorale pour obtenir un second mandat de quatre ans lors de la présidentielle de novembre. Son adversaire est le démocrate John Kerry, sénateur du Massachusetts (nord-est) et les deux hommes sont au coude à coude dans les sondages. «Mon devoir le plus solennel en tant que président est de protéger le pays et depuis les attaques contre notre pays il y a trois ans, nous avons pris d'importantes mesures pour lutter contre les attentats terroristes contre notre pays», a-t-il assuré. Il a rappelé qu'il avait apporté son soutien cette semaine à la nomination d'un «super-patron» du renseignement américain, comme l'a recommandé la Commission d'enquête indépendante sur le 11 septembre dans son rapport publié en juillet. Cette nomination doit toutefois recevoir l'approbation du sénat et la Maison-Blanche a précisé que ce directeur national du renseignement n'aurait pas d'autorité budgétaire et ne serait pas installé à la Maison-Blanche comme le recommandait pourtant la commission. «Le directeur national du renseignement assurera la responsabilité plus large de gérer nos services de renseignements au travers des différents échelons de notre administration et il, ou elle, aura les ressources et l'autorité nécessaires pour assurer cette responsabilité», a affirmé samedi M.Bush. Il a également rappelé qu'il souhaitait également la création d'un centre national du renseignement placé sous l'autorité du nouveau directeur national. «Ce centre deviendra la banque de données de notre administration sur les terroristes connus ou soupçonnés», a indiqué le président américain. Selon les derniers sondages, John Kerry semble avoir comblé une partie de son retard quant à ses capacités de protéger les Etats-Unis contre de nouvelles attaques terroristes, qui était le point fort de George W.Bush auprès de l'opinion publique. Tous les pronostics sont donc permis, d'autant que l'élection concernera en quelque sorte le patron de la planète, et non pas seulement celui d'un seul pays.