Le FFS semble vivre des moments difficiles. La crise qu'il traverse rend les choses encore plus aiguës et les militants en sont arrivés à dire: «Ce qui devait arriver est en train de se produire.» Le cabinet noir du président du parti vient en effet de gagner sa première manche en réussissant à faire en sorte que l'homme du «consensus», M.Mustapha Bouhadef, se retire du poste de premier secrétaire. Réagissant à chaud, le président du FFS aurait chargé d'anciennes figures du parti d'essayer de raisonner M.Bouhadef et de l'amener à reprendre ses fonctions. L'un des missionnaires, M.Djillali Leghma en l'occurrence, est à pied d'oeuvre. Selon des sources, M.Bouhadef se serait «réfugié» en Kabylie, loin des pressions d'Alger. Le premier secrétaire par intérim, M.Ali Laskri, n'étant en fait là que pour les affaires courantes. Le problème soulevé aujourd'hui est aussi vieux que les appétits des hommes. Selon les mêmes sources, tout est venu après que les cercles d'influence, que d'aucuns appellent le cabinet noir, ont décidé de s'opposer au choix porté sur M.Bouhadef. Ce dernier, homme sage, bénéficiant du soutien du conseil national est revenu au poste de premier secrétaire après plusieurs refus, mais en posant ses conditions, à savoir la liberté de choisir le personnel du secrétariat national. Le président, après avoir accepté cette condition, une première fois, est revenu sur sa décision et a procédé au maintien de tout le personnel de l'ancienne direction, dont les jeunes Tabou et Behloul. Ce que M.Bouhadef n'a pas accepté. Pour de nombreux militants, Bouhadef est la personne à même de faire redémarrer le parti. Le cas du Dr Djeddaï semble d'une autre espèce. Très estimé par la base, il lui serait cependant reproché sa vivacité. Il n'en demeure pas moins que Djeddaï est, en somme, en réserve du parti. La sagesse, l'expérience, l'aura de Bouhadef et la bienveillante amitié du conseil national ont fait la différence. Mais le cabinet noir veillait. Il fallait continuer à avoir la haute main sur le parti et ce n'est pas avec Bouhadef qu'ils pouvaient arriver à leurs fins. Aujourd'hui, les choses sont arrivées à un point de non-retour. La base entend désormais dire son mot et ce ne sont plus les cercles d'influence qui auront le dernier mot au congrès. La chose est devenue impérative: le FFS doit se débarrasser de ce cabinet noir sous peine d'implosion. Le conseil national en a fait presque son leitmotiv. Le premier secrétaire par intérim, M.Ali Laskri, était, hier, durant une bonne partie de l'après-midi en réunion de travail. Il lui faut trouver, selon des sources, une sortie honorable pour tous et donc essayer de ramener à résipiscence. M.Bouhadef, lequel aurait affirmé qu'il n'est pas question pour lui de siéger au secrétariat national avec un exécutif quasi imposé. Les choses étaient encore en l'état, hier, en fin de soirée.