La wilaya de Ghardaïa en général, et Berriane en particulier, vit ces dernières années au rythme des violences communautaires qui ont connu leur apogée en cette année 2014. L'année finit comme elle a commencé à Ghardaïa, c'est-à-dire dans la violence! En effet, les affrontements ont repris ce jeudi dans la petite ville de Berriane (wilaya de Ghardaïa) après une accalmie de prés de trois mois. Des violents heurts ont opposé les jeunes malékites et ibadites. Ces affrontements ont commencé vers 15 heures avec des incidents entre des adolescents avant de prendre plus d'ampleur et se transformer en violentes émeutes communautaires. La Route nationale (RN) 1 fut coupée et des centaines de véhicules bloqués aux deux entrées de la ville. Pierres, gravats et divers objets contondant fusaient de partout créant une véritable ambiance apocalyptique, rapportent les témoins présents sur place. Les forces de l'ordre ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser les antagonistes. Ils ont mis fin aux affrontements mais la situation demeure encore très tendue. Comme d'ailleurs elle l'est depuis plus d'un an déjà. Une simple étincelle et c'est parti pour plusieurs heures de bataille telle une véritable guerre. Ces violences sont survenues à peine 24h après l'incendie qui a touché trois voitures dans un garage situé à Oued Soudane, à 300 mètres de la sûreté de daïra de Berriane, à 2 kilomètres de sa sortie nord sur la RN 1. La wilaya de Ghardaïa en général, et Berriane en particulier, vit ces dernières années aux rythmes des violences communautaires qui ont connu leur apogée en cette année 2014. Les premières émeutes ont commencé au début de la décennie 1990 à Berriane, la ville au nord du Mzab. Et tous les cinq ou six ans, la région connaît, depuis, des accès de fièvre. Mais l'embrasement qui s'est emparé de Ghardaïa à partir de décembre dernier est incontestablement le plus grave. Le vent de la «f'itna» n'a cessé de souffler depuis sur la vallée du M'zab au point de menacer la stabilité du pays. Outre les morts, les destructions de maisons de commerce, d'entreprises, les déplacements de population sont importants. Et dans les deux communautés. Economiquement, la situation est catastrophique. Ce site du Mzab, inscrit au patrimoine de l'Unesco, ne reçoit plus de touristes. Dans ce conflit, l'Etat est dépassé! Des ballets ministériels se sont succédé dans la ville, tout comme le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui y a effectué plusieurs déplacements mais sans mettre réellement fin au conflit. Des trêves sont observées après chaque intervention des hautes autorités mais elles ne sont que le calme qui précède la tempête. Les Mozabites et Chaâmbis continuent de se déchirer. Le fossé entre communautés est devenu abyssal!.