Le leader nord-coréen, Kim Jon-un, ne décolère pas depuis la sortie aux Etats-Unis d'une comédie le parodiant La Corée du Nord a qualifié hier le président américain de «singe» et menacé les Etats-Unis de «coups mortels», pour avoir encouragé la diffusion, au cinéma et sur Internet, d'une comédie parodiant le leader nord-coréen. Pyongyang a également accusé les Etats-Unis d'avoir privé la Corée du Nord de connexion Internet en début de semaine, dénonçant des «méthodes de gangster». Barack «Obama est toujours imprudent en paroles et en actes comme un singe dans une forêt tropicale», a affirmé la Commission nationale de défense nord-coréenne (NDC), accusant le président américain d'avoir incité les salles de cinéma à mettre le film à l'affiche le jour de Noël. «Si les Etats-Unis continuent à être arrogants, despotiques et à utiliser des méthodes de gangster en dépit des avertissements répétés (de la Corée du Nord), ils devront garder à l'esprit que leurs actions politiques ratées entraîneront inéluctablement des coups mortels», a affirmé un porte-parole. Il y a un mois, les studios Sony ont fait l'objet d'une attaque informatique massive que le FBI a attribuée après enquête à la Corée du Nord. Pyongyang, qui s'était ouvertement déclaré hostile à la sortie de «L'Interview qui tue!», une comédie sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-Un, a nié être à l'origine de l'attaque. Face à ce piratage et surtout aux menaces qui l'accompagnaient, les cyberpirates ayant menacé d'attaquer les spectateurs qui se rendraient dans les cinémas pour voir le film, Sony a dans un premier temps annulé la sortie du film, prévue le 25 décembre. M. Obama a regretté cette décision et répété à plusieurs reprises que Sony n'aurait pas dû céder aux menaces. Sony a finalement fait volte-face et décidé de sortir le film dans quelque 300 salles aux Etats-Unis le jour de Noël comme prévu initialement, et sur Internet dès le 24 décembre. Le film, qui avait été plutôt mal reçu par les critiques, a engrangé un million de dollars le jour de sa sortie, cette affaire en ayant fait un symbole de la liberté d'expression. Il a également été téléchargé illégalement plus de 750 000 fois. Parallèlement, la Corée du Nord a été privée de connexion Internet lundi pendant neuf heures, et à nouveau brièvement mardi, ce que certains ont vu comme des représailles américaines au piratage. Alors que le film devait sortir le 24 décembre sur Internet, y compris sur les services en ligne des consoles de jeux PlayStation (Sony) et Xbox (Microsoft), ceux-ci ont été la cible d'une cyberattaque, les rendant pendant deux jours au moins largement inaccessibles dans le monde. La mise hors ligne de ces réseaux a commencé jeudi, jour de Noël où beaucoup de joueurs ont déballé leur nouvelle console et ont donc tenté de se connecter aux serveurs pour la première fois. Elle a perduré vendredi jusque dans l'après-midi, où les services de la Xbox avaient été quasiment tous rétablis, tandis que du côté de PlayStation, on remerciait toujours les joueurs pour leur «patience», expliquant que les techniciens s'employaient à identifier et à régler le problème «le plus vite possible». Même si ces problèmes sont apparus au lendemain de la décision de Sony et de Microsoft de diffuser sur PlayStation (à une date encore indéterminée) et sur Xbox Video «L'Interview qui tue!», aucun lien n'a pour l'instant été officiellement établi entre les deux affaires. Cette cyberattaque a été revendiquée par un utilisateur de Twitter, sous le pseudo Lizard Squad. Le pseudo est le même que celui d'un groupe de hackers qui avait menacé Sony par le passé, mais l'authenticité du compte reste difficile à vérifier.