Aux yeux du parti de Louisa Hanoune, les situations politique et sécuritaire demeurent préoccupantes. Fidèle à sa ligne directrice, le PT, à la suite de la réunion hebdomadaire de son secrétariat politique, a rendu public un communiqué extrêmement critique en direction de la politique présentement suivie par les pouvoirs publics. Ainsi en est-il, à titre d'exemple, du «débat» en France relatif à la question des harkis, qu'il considère simplement «franco-française». L'explication en est toute simple. Ces gens ont «opté pour la France». Aussi, «exiger leur réhabilitation équivaut à une ingérence dans les affaires algériennes internes, à une atteinte à la lutte du peuple algérien pour son indépendance nationale et à la mémoire de ses martyrs». La position, qui a le mérite de la clarté, vient à point nommé remettre les pendules à l'heure, et tenter de mettre un terme à un débat qui n'aurait jamais dû voir le jour. Il en va de même pour la fameuse pétition initiée par des élus d'extrême droite française souhaitant l'annulation de l'invitation de Bouteflika en France, et sèchement remis en place par le chef de la diplomatie hexagonale. Pour ce qui est d'un autre débat, qui promet de faire pas mal d'étincelles encore à la rentrée, le PT réitère sa position originelle. Il s'agit de la révision du code la famille. Louisa Hanoune, qui avait déjà eu à s'indigner, alors candidate à la présidence en 1999, au moment où la Constitution permet à une femme de devenir premier magistrat du pays, voilà qu'un code vient en faire une mineure à vie. C'est pourquoi, le PT, dans son communiqué dit que «s'agissant d'un texte dont l'anti-constitutionnalité est reconnue, parce qu'il consacre la discrimination et l'oppression, son abrogation est la décision appropriée pour que soient consacrées l'égalité et la citoyenneté, la République dans des lois civiles». Le débat, qui fait florès au sein des partis politiques et de bon nombre d'associations, divise grandement les intervenants. Il provoque également de larges divisions, y compris au sein de la fameuse alliance présidentielle. Pour ce qui est des questions politiques et sécuritaires, le PT ne laisse pas de faire montre de son inquiétude grandissante concernant la situation qui prévaut actuellement. Le parti déclare constater que «contrairement aux déclarations de satisfecit de différents centres étrangers intéressés par les affaires, la situation sécuritaire se dégrade établissant que la question du rétablissement de la paix demeure la priorité». Sur sa lancée, le PT considère que les condamnations d'emprisonnement des journalistes, Benchicou et Ghoul, loin de dissiper l'opacité et la tension politiques qui entourent ces affaires, accentuent un malaise politique grandissant. Et d'en appeler aussi bien à l'apaisement qu'à la clarté. Curieusement, alors que la polémique s'en va crescendo à propos du sujet des disparus, et que le PT est un des principaux défenseurs des familles concernées, du temps où le seul fait d'aborder cette question déclenchait les foudres du pouvoir, ce parti n'en dit pas mot dans sa déclaration. En revanche, il accorde une place de choix au dialogue social entre le gouvernement et l'Ugta, établissant par ailleurs le parallèle avec ce qui est en train de se passer au Venezuela. Ainsi, la direction nationale du PT indique-t-elle suivre avec inquiétude «la discussion gouvernement-Ugta sur le dossier de la fonction publique». Cela avant de rappeler que «la contractualisation remet en cause les fondements mêmes de la Fonction publique, à savoir la permanité de l'emploi pour tous et le statut unique qui fondent la stabilité et la continuité de l'Etat». Dans le même ordre d'idées, le PT s'indigne que le plan d'aide à la relance ne profite pas (assez) au secteur public au moment où le prix du pétrole connaît une hausse historique, qui fait que les réserves de change algériennes atteignent un niveau inégalé depuis l'indépendance nationale. «Il est inacceptable qu'au moment où les prix du pétrole s'envolent, le ministre du secteur renouvelle son intention de démonopoliser et donc de priver l'Etat et le peuple de ressources vitales». C'est ainsi que le PT invite les décideurs à méditer le cas vénézuelien où un président soutenu ouvertement par son peuple, ainsi que par le puissant syndicat de ce pays, doive faire face à un complot ourdi par un groupuscule défendant des intérêts très étroits, liés à ceux des multinationales occidentales. Après un putsch avorté grâce au courage exemplaire du peuple, et une fois constaté que le coup «Allende» ne pouvait pas être réédité, les militaires ayant fait chou blanc dans leur premier pronunciamiento, Chavez a été amené à aller vers un référendum pour que le peuple dise haut et fort s'il veut encore de lui. «Dans ce cadre, s'écrie le PT, qui soutient haut et fort Chavez, il invite le gouvernement algérien à méditer ce qui se passe au Venezuela à stopper l'orientation économique visant à ouvrir tous les secteurs juteux aux multinationales (pseudo-investisseurs étrangers) dont celui des hydrocarbures.»