Aux yeux du parti de Louisa Hanoune, l'Algérie est «menacée d'ivoirisation». Fidèle à ses lignes directrices, le Parti des travailleurs est le seul à critiquer sévèrement les différents contrats que conclut notre pays avec des entreprises étrangères, notamment américaines et françaises. A la suite de la réunion hebdomadaire de son secrétariat politique, le PT a, en effet, rendu public un communiqué d'une extrême virulence à propos de ces questions qui composent l'essentiel de l'actualité en ce moment. Le parti de Louisa Hanoune, qui salue et soutient le combat courageux que mène le peuple vénézuélien sous la direction du président Chavez, considère que «l'orientation politique en cours est porteuse de davantage de détresse sociale». Pour lui, elle est inscrite en faux contre les aspirations citoyennes pour «une vie digne, nécessitant la préservation et le renforcement des conquêtes et réalisations nationales». Or, estime le PT dans son communiqué, nous assistons au contraire. Explications: «La reconversion de la dette en investissements tout comme l'encouragement du secteur privé par les fonds publics participent de la poursuite du pillage étranger des recettes de la nation et d'une privatisation déguisée». La preuve que brandit le parti de Louisa Hanoune à l'appui de ses affirmations est bien le fait que les éventuels investisseurs ne s'intéressent qu'aux secteurs les plus juteux, tels que la téléphonie, les hydrocarbures, les chemins de fer etc. Or, l'on assiste en parallèle à une grogne sociale qui, de proche en proche, n'épargne presque aucun secteur, puisqu'en sont concernés l'agroalimentaire de base, le complexe DBK, l'Edimel, les banques, le secteur touristique, la navigation marine ainsi que les assurances. Le PT, qui fait de la préservation de l'unité de la nation un credo politique, comme cela avait été le cas lors de la très remarquable campagne présidentielle de Mme Louisa Hanoune, se montre de plus en plus inquiet de la démarche poursuivie résolument par les pouvoirs publics. Selon ce parti, en effet, «la filialisation de Sonelgaz, l'ouverture du capital d'Algérie Télécom, l'introduction du système LMD dans dix université, à la hussarde, (constituent) une régionalisation/privatisation qui est impulsée, remettant en cause l'unité et la continuité de la République». En guise de solutions d'urgence avant qu'il ne soit trop tard, et que l'Algérie ne soit «ivoirisée» du fait de la «voracité des appétits étrangers», le PT, qui s'appuie sur une pétition forte de près d'un million de signatures, destinée au président Bouteflika, propose «le règlement des problèmes internes par les moyens de la démocratie (afin) de consacrer la souveraineté des peuples». C'est pourquoi il est demandé en urgence l'ouverture d'un «débat le plus large possible sur l'état de la nation en relation avec les immenses dangers dont est porteur le cours économique qui se met en place sur injonction étrangère». En conclusion, le PT revient sur les terribles tracas qui se sont abattus sur l'un des plus grands et plus lus des quotidiens privés algériens. «Ayant pris connaissance de la dégradation de l'état de santé de Benchicou et la non-parution du quotidien Le Matin, relève le communiqué vers sa fin, le secrétariat politique appelle à des mesures d'apaisement urgentes et rappelle que l'Etat fort est celui qui détermine des normes et des règles claires qui consacrent, en toutes circonstances, l'Etat de droit soucieux de la vie des citoyens, des droits et libertés et donc de l'assainissement du climat politique».