Le monde a marché à Paris contre la terreur et le terrorisme. C'était bien. Ç'aurait été une belle image si elle n'avait été ternie par la présence de représentants d'Israël, un Etat - ne mégotons pas sur les mots - terroriste. Ce sont donc ceux-là qui ordonnèrent le massacre des Palestiniens - l'agression contre Ghaza en juillet-août 2014 coûta la vie à près de 2300 personnes majoritairement des civils, dont plus de 500 enfants - qui sont venus marcher à Paris contre le terrorisme? La bonne blague! La place de Netanyahu, de Lieberman, de Bennet, trois membres du gouvernement israélien, était en vérité devant un tribunal de «Nuremberg» pour crime de guerre et crime contre l'humanité, voire crime de génocide du peuple palestinien. Tel est en fait l'objectif clairement annoncé d'Israël: bouter les Palestiniens, à défaut de les tuer tous, hors des parcelles de territoires qui leur restent. Les hordes de l'Irgoun, Haganah et autre Stern avaient déjà expérimenté en 1948-1950 ces méthodes terroristes barbares qui ont fait fuir des dizaines de milliers de Palestiniens. Aussi, peut-on, pour une cause aussi noble que la condamnation du terrorisme, brasser large, aux dépens de principes qu'il fallait sine qua non respecter? C'était la moindre des choses à faire pour garder un sens à ce que l'on veut défendre, les libertés sous toutes leurs formes, et à condamner, le terrorisme et les assassinats de masse dont Israêl en est l'archétype. Si l'émotion induite par le froid assassinat des dessinateurs et journalistes de Charlie Hebdo a été immense en France et partagée par le monde entier, le ciblage d'écoles, d'hôpitaux et de mosquées - quand ce n'est directement des enfants - par l'armée israélienne est tout aussi criminel qu'inexpiable. Or, à Paris il n'en a rien été puisque des personnes qui se flattent d'avoir tué «beaucoup» d'Arabes se trouvaient aux premiers rangs de la marche du dimanche 11 janvier. En effet, à Paris se trouvait, notamment, le ministre de l'Economie israélien et chef du parti nationaliste religieux «Foyer juif» Naftali Bennett qui, en juillet 2013, choqua le monde par ses déclarations exorbitantes - ses dits ont été rapportés par le journal israélien à grand tirage Yedioth Ahronoth, repris par les agences de presse - «J'ai tué beaucoup d'Arabes dans ma vie. Et il n'y a aucun problème avec ça». Le monsieur ne s'est pas rétracté, plus, il persiste et signe. Aussi, nous éprouvons comme un malaise et regrettons vivement que le représentant de l'Algérie ait eu à marcher aux côtés de tels tristes sires même si c'était pour témoigner à la France et au peuple français la solidarité du pays du million et demi de chouhada. En effet, l'Algérie avait d'autres moyens pour exprimer sa solidarité et sa disponibilité sans pour autant se commettre avec les assassins des Palestiniens et singulièrement les assassins de centaines d'enfants palestiniens tombés sous les balles de l'armée sioniste lors des agressions de 2008-2009 et de l'été dernier. Paris, capitale du monde? C'est une belle pub. Il fallait cependant être plus pointilleux sur le choix de ses invités quand on veut dire à la face du monde: non au terrorisme, non aux oukases...quels qu'en soient le, les responsable(s). Faut-il relever que le président français, François Hollande, a eu, dans la matinée du dimanche un entretien en tête-à-tête, avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui n'a jamais caché son dessein de faire un sort au peuple palestinien, celui-là qui a fait du terrorisme d'Etat une arme de guerre? Il fallait que cette marche de Paris soit exemplaire et représentative de ceux qui souffrent du diktat et du terrorisme que celui-ci soit d'organisations criminelles ou étatique. C'était la seule manière de garder à cette marche grandiose dans les rues de Paris sa signification première. La présence à Paris de suppôts du terrorisme anti-palestinien, a été inopportune car elle a détourné la marche de solidarité avec la France de ses vrais objectifs. C'est la liberté d'expression que le terrorisme a voulu assassiner à Paris, en faisant peur par des crimes barbares. C'est aussi cette liberté - sous toutes ses formes - qui est quotidiennement assassinée dans les territoires palestiniens par Israël qui interdit tout mouvement libre des Palestiniens, y compris celui de cultiver leur terre ou d'importer du ciment. Depuis des années Israël s'acharne à détruire ce que les Palestiniens construisaient avec l'aide de la communauté des nations. C'est ainsi que ce qui aurait pu, dû, être un rassemblement grandiose - il l'a été - s'est au final réduit en un tremplin inespéré par les assassins du peuple palestinien.