Le président Bouteflika n'a pas, semble-t-il, perdu son temps en se rendant en France pour assister aux festivités du 60e anniversaire du débarquement des Alliés en Provence. En marge des cérémonies, le président de la République, fraîchement réélu, a longuement discuté avec son homologue français M.Jaques Chirac sur la coopération militaire des deux pays. Ainsi, les déclarations de la ministre de la Défense, Mme Michelle Alliot-Marie, lors de son périple à Alger, se concrétisent sur le terrain. Un contrat sur l'achat d'avions de guerre dernière génération de type «Rafale» aurait même été conclu entre les deux chefs d'Etat algérien et français rapportait le quotidien Le Monde citant une «source proche du dossier» (voire L'Expression du 18 août). Le contrat d'armement ne se limite pas seulement à l'achat des nouveaux «chasseurs français» mais Paris envisagerait de vendre également des chars ainsi que du matériel de vision nocturne très sophistiqué à l'Algérie. Après un embargo qui aura duré pas moins d'une décennie et qui a obligé les forces de l'ANP à se débrouiller avec les moyens de bord face à la menace terroriste, l'Algérie, doucement, retrouve peu à peu sa «puissance de feu» à travers le Maghreb et l'Afrique. La coopération militaire entre l'Algérie et la France ne s'arrêterait pas à la vente et l'acquisition d'armes jusqu'ici refusées pour notre pays pour des considérations bassement politiciennes mais elle sera renforcé au fil des années par un rapprochement effectif entre nos deux armées. C'est du moins les déductions qui ressortent aussi bien des déclarations de Jaques Chirac que de son ministre de la Défense Mme Alliot-Marie. Conscient du danger que représente le terrorisme international, le président français a trouvé en l'Algérie un partenaire fiable dont l'expérience en matière de lutte contre le terrorisme est reconnue par les plus grandes puissances de ce bas monde, à commencer par les Etats-Unis d'Amérique. La France, qui a définitivement compris que la «donne» a complètement changé, depuis les attentats de 11 septembre à New York, a réellement besoin d'un partenaire qui, en plus de sa situation géostratégique, détient des atouts qui ne sont pas négligeables pour faire face à une «armée irrégulière» de terroristes qui sèment la mort, la désolation et la panique à l'échelle planétaire.