Un artiste engagé A Draâ El Mizan, le rendez-vous a été pour la remise du Prix de la résistance Matoub Lounès, édition 2015, en présence de célébrités à l'instar du chanteur Boudjemâa Agraw A l'appel de l'association Initiative citoyenne de Tizi Ouzou, un rassem-blement populaire à la mémoire de Matoub Lounès a eu lieu hier, devant le siège de l'ancienne mairie, au centre-ville de Tizi Ouzou. Des cérémonies de recueillement ont également été enregistrées un peu partout dans la wilaya de Tizi Ouzou, notamment à Tala Bounane et à Taourirt Moussa (dans la commune d'Ath Mahmoud). A Draâ El Mizan, le rendez-vous a été pour la remise du Prix de la résistance Matoub Lounès, édition 2015, en présence de célébrités à l'instar du chanteur Boudjemâa Agraw, de militants de la cause berbère des années soixante-dix et quatre-vingt et d'anciens joueurs du club fétiche de la Kabylie, la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK) comme Mourad Amara, Mouloud Iboud et Ali Bellahcène. L'anniversaire de la naissance du poète chanteur n'est donc pas passé inaperçu cette année aussi. Ils étaient nombreux à avoir répondu présent, d'abord à l'appel lancé par l'association Initiative citoyenne de Tizi Ouzou. Les fans et fidèles du Rebelle se sont retrouvés devant le siège de l'ancienne mairie de Tizi Ouzou, hier, en dépit d'un froid glacial. Le souvenir de Matoub Lounès allait réchauffer le coeur des présents à cet événement. L'anniversaire de la naissance de l'un des plus grands militants de la cause amazighe a été l'occasion de revendiquer pour la énième fois la reconnaissance de la langue amazighe comme langue officielle dans la prochaine Constitution. Une revendication qui ne cesse d'être réitérée et portée par les militants de cette cause légitime depuis des décennies. Ainsi, après que tamazight soit reconnu langue nationale en 2002 suite à une décision présidentielle, l'heure est désormais à sa consécration comme langue officielle afin de permettre le parachèvement du processus de réhabilitation de cette langue trois fois millénaire, entamé avec l'introduction de tamazight à l'école en septembre 1995 suite à l'année du boycott scolaire et universitaire en 1994-1995. La date de la naissance de Matoub Lounès, pour la grande symbolique qu'elle revêt a donc été mise à profit par l'association Initiative citoyenne pour exiger que tamazight soit reconnue comme langue officielle. D'autres revendications ont été mises en avant lors du rassemblement populaire tenu hier dans la ville des Genêts, à la mémoire du Rebelle. Dans la même ville et dès la matinée, ils étaient également nombreux à se succéder sur le lieu où est érigée la stèle à l'effigie de Matoub (à l'entrée ouest de la ville, en face de l'ancienne gare routière). Les fans du grand artiste ont tous tenu à se recueillir à sa mémoire en déposant notamment des gerbes de fleurs. Les mêmes scènes de recueillement ont été enregistrées sur les lieux de l'assassinat du Rebelle à Tala Bounane, sur la route reliant Ath-Aïssi à Tizi Ouzou mais aussi au village natal de Matoub, à Taourirt Moussa. Le tombeau du poète assassiné, a été pris d'assaut dès la matinée, par des centaines de citoyens venus non seulement des quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou mais aussi de partout à Bgayet, Bouira, Boumerdès et Alger. Tous sont venus dire à Matoub Lounès «Ton sacrifice n'a pas été et ne sera jamais vain.»