C'est le premier programme intégré visant 200 000 ha de steppe que vient de comptabiliser la wilaya de Médéa depuis l'Indépendance. Dans les daïras pilotes de Chahbounia, Aziz, la liesse est visible chez les populations jusque-là livrées à une paupérisation effarante. La visite importante effectuée par M.Kacimi, directeur général du Haut-Commissariat pour le développement de la steppe n'est pas fortuite, mais motivée par la mise en chantier d'un programme précisément de type intégré au profit de Boughzoul, Bouaïche, Chahbounia et Aziz qui ont connu les infortunes de la Générale concession agricole. Ainsi, cet important gisement agro-pastoral vient d'enregistrer une série de projets comme la multiplication des points d'eau, l'amélioration de leur répartition dans la steppe, les recherches de réserves d'eau en vue d'irriguer de vastes zones susceptibles de porter des cultures fourragères, les travaux de défense et de restauration des sols. C'est-à-dire autant de faisceaux à même de faire de cet ensemble géographique une plaque focale ouverte à d'intéressantes perspectives en matière d'installation d'abattoirs et d'unités de transformation de la laine et du cuir, la réactivation de l'artisanat qui fait encore vivre bon an mal an des centaines de familles. Ces 200.000 ha de steppe n'ont jamais été pris en compte dans les projections agricoles d'une région où, pourtant, l'importance de l'élevage ovin dans l'économie locale était évaluée dans les années 60 à 10 milliards. Pour les 70.000 habitants peuplant la partie sud de Médéa, le programme lancé par le HCDS signifie la stabilité car, disent-ils, «ils commencent à trouver sur leur sol les moyens et les raisons de vivre.» A noter qu'en plus de l'aspect financier, le HCDS assure sans discontinuiter une assistance technique aux paysans.