Les acteurs politiques formant la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) accélèrent leurs concertations politiques aux fins de peaufiner la feuille de route de préparation de la conférence nationale annoncée au lendemain du scrutin du 17 avril. Le but étant, expliquent les initiateurs de ce projet, de réussir un événement "historique" auquel ils aspirent rallier le maximum de voix de l'opposition et de militants de la démocratie tous azimuts issus de la société civile. Les initiateurs de la CLTD, à savoir le RCD, le MSP, Jil Jadid, Islah (d'Abdallah Djaballah) et le FJD, auquel se joint l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, comptent jeter des passerelles avec le maximum d'acteurs politiques pour engager un large débat à l'occasion de cette conférence nationale pour "une transition démocratique". Ces partis et personnalités de l'opposition, ayant boycotté la dernière présidentielle, ont déjà réussi à rallier à leur cause plusieurs personnalités politiques, à l'instar du doyen des droits de l'Homme, Ali Yahia Abdenour, ou encore de l'ex-chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche. Il y a eu, également, un rapprochement avec Ali Benflis, quoique la concertation avec ce dernier semble avoir du plomb dans l'aile. Lors de l'unique rencontre publique qu'il a eue avec les représentants de la CLTD, M. Benflis avait émis des réserves sur "la démarche" à suivre. Pour Sofiane Djilali, président de Jil Jadid, la conférence nationale pour la transition démocratique se veut comme une opportunité pour engager un large débat avec le maximum possible d'acteurs politiques de l'opposition. L'objectif étant, souhaite-t-il, d'aboutir à "la fondation d'un idéal commun". Les signes de réticences ne découragent guère le chef de Jil Jadid. Bien au contraire. À ses yeux, "s'il semble que tout espoir est perdu, tout peut changer", il y a aujourd'hui "des éléments fondamentaux qui montrent qu'une grande partie des citoyens ne croit plus en le régime de Bouteflika et ne lui accorde plus de crédit". Le régime de Bouteflika, selon lui, serait soutenu seulement par "12% de l'électorat". M. Djilali est convaincu que l'actuel régime est "très affaibli" et qu'il était "incapable de trouver une personne honorable pour remplacer Bouteflika qui, lui-même, est dans une situation très difficile". Le salut, estime-t-il, ne pourrait venir que de la société dont une frange, se réjouit-il, a déjà bien compris et a commencé à s'organiser. Ce qui, considère-t-il, "donnera du fil à retorde au pouvoir fondamentalement illégitime". En sa qualité de chef de parti, Sofiane Djilali estime, en conséquence, que "la responsabilité de la classe politique est de se préparer à un moment fatidique pour passer d'un régime obsolète à un régime démocratique basé sur les principes sociaux, la loi, la justice et la responsabilité". Abondant dans le même sens, Hakim Saheb, secrétaire national à la réforme de l'Etat au RCD, est convaincu que "le régime qu'incarne Bouteflika arrive en fin de règne" et que le pays est dans "une impasse politique". D'où, juge-t-il, tout l'intérêt que revêt la conférence nationale pour la transition démocratique. "Nous sommes condamnés à réussir cet événement, car il y va de la cohésion sociale qui est véritablement mise en danger", a-t-il insisté. Pour ce faire, le représentant du RCD nous confie qu'"un travail profond" est engagé avec les différents acteurs politiques. Même son de cloche chez Zineddine Tebbal, chargé de communication du MSP, pour qui seule une "large adhésion" d'acteurs politiques et de représentants de la société civile au projet de la CLTD, loin des divergences, devra permettre une sortie de crise. Selon M. Tebbal, la conférence nationale initiée par la CLTD dont la date n'est pas encore arrêtée faute d'un compris entre les différentes parties souhaitant y participer est avant tout conçue pour pallier le déficit de débats démocratiques dans notre pays. "La conférence nationale pour la transition démocratique est la nouvelle étape que la CLTD veut offrir comme espace de débat démocratique entre les acteurs politiques, toutes obédiences confondues, pour construire une opposition solide", a déclaré le représentant du MSP, informant qu'une commission composée de 18 membres représentant les partis et personnalités politiques formant la CLTD a été déjà mise en place pour la préparation de cette conférence. F. A. Nom Adresse email