Le discours des présidents des deux chambres parlementaires était plein de messages politiques. Ils soutiennent le gouvernement et taclent l'opposition. Le discours des présidents des deux chambres parlementaires était plein de messages politiques. Abdelkader Bensalah comme Larbi Ould Khelifa ont consacré une grande partie de leur intervention pour défendre la peau du gouvernement. Chute des prix du pétrole, gestion de la contestation dans le Sud, politique du gouvernement et révision de la Constitution sont autant de sujets évoqués. Le président du Sénat a salué les mesures prises par le gouvernement pour contrecarrer la chute des prix du pétrole. «Nous sommes satisfaits des dispositions prises par le gouvernement, sous les orientations du président de la République pour rationner les dépenses publiques sans pour autant toucher les investissements dans les secteurs vitaux», a déclaré M.Bensalah tout en appelant à l'encouragement des exportations hors hydrocarbures. Sur ce point, le patron du Sénat a saisi l'occasion pour tirer quelques flèches en direction de l'opposition. «Il faut affronter l'esprit pessimiste que certaines parties connues tentent d'incruster dans l'esprit des citoyens en soutenant que le pays n'a pas de moyens», a précisé M.Bensalah en faisant référence aux partis de l'opposition. M.Bensalah considère que les dispositions courageuses prises par le gouvernement en vue de répondre aux revendications des gens du Sud prouvent que l'Etat oeuvre à l'amélioration des conditions de tous les citoyens, et ce, peu importe leurs lieux de résidence. Le président du Conseil de la nation a par ailleurs exprimé le souhait que la révision de la Constitution «serve le pays, non un pouvoir ni un régime». «Nous voulons qu'elle traduise et concrétise l'aspiration du peuple à une adaptation de sa loi fondamentale conformément à l'évolution de la société qui ambitionne de se doter de la meilleure Constitution des temps modernes», a poursuivi M.Bensalah. Le président de la chambre haute du Parlement a indirectement demandé l'adoption du projet par voie parlementaire, tout en estimant que ce projet va renforcer les prérogatives du Sénat. «Le nouveau texte fondamental doit surtout élargir les prérogatives de l'instance parlementaire afin qu'elle puisse accomplir pleinement son rôle dans l'élaboration des lois de la République et le contrôle de l'action du gouvernement», a-t-il soutenu. M.Bensalah a affirmé que la chute des cours du pétrole «ne doit pas pousser au pessimisme bien qu'elle constitue, pour tous, une véritable source de préoccupation». Les bouleversements économiques que le monde a connus récemment ont certes, induit une chute des prix du pétrole, mais ce fait ne doit pas pousser au pessimisme même si cette nouvelle réalité constitue, pour nous tous, une véritable source de préoccupation, a indiqué M.Bensalah dans une allocution: «Cette réalité qui présage de difficultés économiques auxquelles le pays devra faire face à l'avenir ne doit pas nous pousser au pessimisme ni au désespoir. Elle devrait, bien au contraire, nous inciter à multiplier les efforts pour préserver le rythme de développement et poursuivre la mise en oeuvre des politiques d'investissements prévues dans le cadre du plan quinquennal adopté» a ajouté M.Bensalah. «Cette nouvelle donne nous interpelle surtout à l'effet de rationaliser nos dépenses tant privées que publiques», a-t-il poursuivi. Selon le même responsable, le devoir impose en pareille situation «de combattre l'esprit défaitiste que des parties connues tentent de communiquer au citoyen en prétendant que nous sommes un pays sans moyens, alors que notre peuple a les capacités qui lui permettent de construire son pays et de renforcer son économie». Il a appelé à oeuvrer à la protection de l'unité du pays, soulignant que le pluralisme des visions en politique et en économie «doit être une source d'enrichissement pour notre peuple et de progrès pour notre pays et non pas de recul et de régression». De son côté, le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa, considère que les protestations dans le Sud ne sont pas un signe de malaise. «Les protestations qui s'expriment dans certaines régions du nord ou du sud de l'Algérie sont la preuve des pratiques démocratiques et une forme de liberté d'expression», a-t-il indiqué dans son discours de clôture. Selon lui, «cela se fait dans d'autres pays se trouvant de l'autre côté de la Méditerranée et de l'océan Atlantique». Ould Khelifa affirme qu'il s'agissait là également d'un «indice important» de l'envergure de la vulgarisation de la culture démocratique avec toutes les spécificités algériennes, rappelant que le président de la République, avec «sa sagesse avérée, a d'ailleurs, lors du dernier Conseil restreint, donné des directives claires afin de résoudre des questions soulevées dans certaines régions». Une vision complètement différente de celle de l'opposition qui estime que ces protestations sont un signe de malaise social et d'échec des politiques du gouvernement.