Le président Abdelaziz Bouteflika recevant Béji Caïd Essebsi Consolider l'amitié algéro-tunisienne est une première étape. Il s'agira, par la suite, de faire profiter tout le Maghreb de la dynamique positive à laquelle aspirent Alger et Tunis. Reçu par le président de la République au deuxième et dernier jour de sa visite d'Etat en Algérie, le chef de l'Etat tunisien, Béji Caïd Essebsi, a qualifié son déplacement à Alger de «succès à tous les niveaux». A l'issue du tête-à-tête qu'il a eu avec son homologue, Abdelaziz Bouteflika, le président tunisien a estimé que le succès de sa visite témoigne «des relations excellentes et exceptionnelles établies entre la Tunisie et l'Algérie». Lesquelles relations, «gagneront à servir la stabilité dans la région», a indiqué l'hôte de l'Algérie. M.Caïd Essebsi a relevé dans ces déclarations l'aspect sécuritaire. «Mes entretiens avec Bouteflika sont venus confirmer une vérité immuable: la sécurité de la Tunisie dépend de celle de l'Algérie et vice versa». Cela illustre le poids de la question de la lutte antiterroriste dans le Maghreb et l'interdépendance des Etats dans la gestion de leur sécurité intérieure. Cela dit, l'un des constats édifiants auquels semble être parvenu le chef de l'Etat tunisien tient à la solidité du couple algéro-tunisien. «Chaque visite que j'effectue en Algérie aboutit à une entente constructive et à des résultats prometteurs pour l'avenir des relations bilatérales», a affirmé M.Caïd Essebsi. Sans aller dans les détails de l'entretien qu'il a eu avec le président de la République, il a affiché la volonté de concrétiser rapidement ce qui a été convenu entre les deux hommes et annoncé de sérieux préparatifs du prochain rendez-vous de la haute commission mixte algéro-tunisienne. Un cadre de coopération privilégié par les deux gouvernements et autour duquel beaucoup d'opérations de partenariat ont vu le jour. Ainsi, prévue pour les six prochains mois, la 20e session de la Grande Commission mixte devrait être le témoignage de la volonté exprimée ce jeudi par les deux chefs d'Etat, algérien et tunisien. Les entretiens qu'a eus Béji Caïd Essebsi avec le Premier ministre et le président de l'APN ont approfondi certaines questions, notamment la situation de la communauté algérienne en Tunisie et celle de la communauté tunisienne en Algérie. Deux communautés que les deux pays ont en partage et qui pourraient constituer le ciment d'un partenariat appelé à une grande prospérité, si l'on en juge par l'optimisme affiché par le porte-parole de la présidence de la République tunisienne, Moez Sinaoui. M.Sinaoui, dont les propos sont rapportés par l'agence tunisienne de presse, la TAP, indique que «les relations tuniso-algériennes aborderont une étape faste sur la voie du développement des liens de coopération et de partenariat dans tous les domaines». En tout cas, il est entendu, qu'à travers cette visite d'Etat, les deux pays ont renforcé un processus, vieux de plusieurs décennies, avec la différence, cette fois, que les enjeux sont bien plus importants et portent le sceau de l'urgence, tant au plan sécuritaire qu'économique. Les discussions de l'hôte de l'Algérie n'étaient pas de pure forme. «Les entretiens du président (tunisien) de la République avec les hauts responsables algériens ont porté sur les nouvelles perspectives de la coopératiosn dans tous les domaines, notamment en matière financière et économique», a indiqué Moez Sinaoui. Faut-il rappeler que la Tunisie traverse une période difficile au plan économique avec un taux de chômage élevé et un niveau de trésorerie assez bas. Un développement serein de ce petit pays d'Afrique ne saurait être efficace sans l'aide de l'Algérie qui, faut-il le relever, a également besoin de la Tunisie qui se trouve être sa profondeur stratégique au plan sécuritaire et un intéressant partenaire pour le savoir-faire que détient sa communauté économique en matière de sous-traitance et d'industrie touristique, notamment. Bref, si le président tunisien a qualifié sa visite de franc succès, c'est que cela augure des perspectives intéressantes pour les deux peuples qui se respectent mutuellement. Consolider cette amitié est une première étape. Il s'agira par la suite de faire profiter tout le Maghreb de la dynamique algéro-tunisienne, aujourd'hui encore balbutiante au vu du niveau des échanges commerciaux qui tournent autour de 1,7 milliard de dollars pour un marché de plus de 50 millions de consommateurs. Les autorités des deux pays savent que pour réaliser la prospérité et la paix dans toute la région, il faut commencer par faire le bonheur des deux peuples. Et c'est tout un programme.