En raison des événements douloureux qui ont frappé Alger, la réunion a été reportée au 6 décembre prochain. Le Chef du gouvernement a reçu, hier, des délégués et des membres des ârchs. Cette rencontre annoncée par les services du Chef du gouvernement a été accueillie diversement par les animateurs du mouvement de contestation en Kabylie. Lors de cette seconde prise de contact après l'échec de la première initiative gouvernementale, les deux parties, vraisemblablement plus disposées au dialogue, ont convenu de mettre en oeuvre les décisions annoncées le 3 octobre dernier. Les représentants des ârchs présents à cette réunion ont salué la disponibilité au dialogue dont a fait montre Ali Benflis. Le communiqué des services du Chef du gouvernement, qui ont fait état de cette rencontre, a indiqué que les délégués des ârchs ont démontré leur volonté de relever les défis dans un cadre démocratique au sens où la participation citoyenne soit garantie. Cela rejoint l'une des idées-forces de la démarche de Benflis qui consiste à la promotion du concept de la démocratie participative. Il revient aux représentants des ârchs de mettre en pratique cette idée-force et convaincre la majorité des citoyens de Kabylie qu'ils sont représentés à cette réunion. L'essentiel du combat demeure, pour les dialoguistes qui ont accepté l'invitation du Chef du gouvernement, de renverser la vapeur dans la région de Kabylie et renforcer par là même le total isolement des radicaux qui donnent l'impression de ne tenir que par la force des bras, dans certains cas et les tergiversations politiciennes dans d'au-tres cas. A Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira, dont sont issus les membres de la délégation reçus par Benflis, la tendance lourde au sein de la société est acquise aux dialoguistes. Seulement, il se trouve que certains comités, refusant d'en référer à la base, persistent dans un jusqu'au-boutisme suicidaire pour la Kabylie. C'est donc armés de la conviction d'une saine volonté du gouvernement de mettre un terme à la situation, que les délégués retourneront sur le terrain, dans une tentative d'amener l'opinion locale à soutenir une solution négociée aux revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur. Une mission d'autant plus difficile que la démobilisation commence à gagner toutes les couches de la société kabyle. Le temps joue donc contre les dialoguistes, à moins que les pouvoirs publics ne donnent un signe fort de leur volonté de satisfaire les principales revendications de la région. Le rendez-vous du 6 décembre prochain sera déterminant pour l'avenir du mouvement et de la région tout entière. En attendant, le vrai travail des dialoguistes commence dès aujourd'hui.