Ramtane Lamamra en compagnie de son collègue néerlandais Bert Koenders Malgré cette action, le ministre des Affaires étrangères a assuré que l'Algérie continue à collaborer avec l'Egypte. La menace terroriste inquiète sérieusement les pays de la région dont l'Algérie. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, n'a pas dissimulé ses craintes quant à la gravité de la situation. «Nous sommes très inquiets de la menace que constitue le groupe terroriste Daesh sur la sécurité des pays de la région», a avoué le chef de la diplomatie lors d'une conférence conjointe qu'il a animée hier avec le ministre néerlandais des Affaires étrangères et européennes, Bert Koenders. M.Lamamra a fait savoir que des concertations sont en cours avec plusieurs pays pour resserrer l'étau sur ce groupe terroriste. «Des concertations sont en cours avec les pays de la région et des pays européens pour renforcer le contrôle et limiter le champ d'action du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (Daesh)», a précisé le chef de la diplomatie algérienne tout en réfutant la tenue d'une rencontre secrète avant-hier avec la Tunisie. «Nous n'avons pas besoin de rencontres secrètes», a-t-il martelé tout en indiquant que des efforts se multiplient avec les pays de la région pour trouver une solution à la crise en Libye. Revenant sur le bombardement de l'aviation égyptienne d'un site de l'organisation terroriste dite «Etat islamique» (EI/Daesh) en Libye et son impact sur le dialogue, M.Lamamra a estimé qu'il «n'est pas de nature à changer fondamentalement l'engagement des pays de la région pour un dialogue inclusif en Libye». «Je ne crois pas que ce qui s'est passé (en Libye) soit de nature à changer fondamentalement l'engagement des pays de la région en vue d'aller vers un dialogue inclusif, une réconciliation nationale et des institutions représentatives dans ce pays», a expliqué M.Lamamra. Pour le chef du département des Affaires étrangères, l'Algérie ne peut pas critiquer l'action d'un pays. «Le gouvernement égyptien a recouru à ce que vous connaissez (le bombardement aérien) et il n'appartient pas à l'Algérie d'en débattre ou de le commenter», a-t-il argumenté. Malgré cette action, le ministre des Affaires étrangères a assuré que l'Algérie continue à collaborer avec l'Egypte. «Néanmoins, nous continuons à travailler avec l'Egypte et avec d'autres parties pour transcender cette conjoncture difficile et faire de sorte que tous les Libyens, à l'exception des terroristes, puissent ensemble avancer vers la réconciliation nationale par le dialogue et vers cette sortie de crise à laquelle toute la communauté appelle», a ajouté M.Lamamra. De son côté, le ministre néerlandais a réitéré le soutien de son pays aux efforts menés par l'Algérie pour une sortie de crise au Mali et en Libye. M.Koenders a relevé la «nécessité» de coordonner les efforts entre les deux pays dans le domaine de la sécurité et la lutte antiterroriste, précisant qu'il s'agit de «défis à relever partout, en Europe, en Algérie et dans d'autres pays». L'hôte de Lamamra a également exprimé «l'intérêt que porte son pays à l'Algérie». «Les Pays-Bas qui sont très attachés à leurs relations avec l'Algérie, oeuvrent à les approfondir d'autant plus qu'elles existent depuis 400 ans, ce qui peut donner de grands résultats sur le terrain», a-t-il indiqué tout en qualifiant l'Algérie de partenaire important. Selon lui, «l'approfondissement des relations bilatérales doit toucher tous les secteurs et les domaines d'activité». C'est l'objectif recherché à travers le mémorandum d'entente sur les consultations politiques, signé entre les deux pays, hier. «Il est important d'intensifier le dialogue sur le terrain, les relations commerciales, l'investissement et d'autres créneaux d'échange et de coopération», a-t-il dit, soulignant la «volonté de travailler étroitement ensemble pour l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC)». Islamophobie Le message de l'Algérie à l'Europe Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a appelé hier, à Alger les pays européens à éviter les germes de l'islamophobie «qui constitue un terreau propice au développement du terrorisme». «Nous souhaitons que nos amis européens, qui prennent le temps et les mesures légitimes pour la préservation de leur sécurité et ordre public, soient conscients de la nécessité de travailler, avec nous, à éviter les germes de l'islamophobie qui est un phénomène malvenu et a vocation d'alimenter les rancoeurs et les frustrations et à créer un terreau propice au développement du terrorisme», a expliqué, M.Lamamra, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre néerlandais des Affaires étrangères et européennes, Bert Koenders, en visite de deux jours en Algérie. Un message très clair à travers lequel le chef de la diplomatie algérienne invite les responsables et les médias à éviter les campagnes xénophobes contre certaines communautés.