«Il y a énormément d'infiltrations d'eaux usées dans l'eau potable, on s'attend malheureusement à ce qu'il y ait des cas de maladies à transmission hydrique dans les régions sinistrées», nous a annoncé M.Ouahdi, directeur de la prévention au niveau du ministère de la Santé. Une conséquence inéluctable du déluge du 10 novembre dernier, dont l'un des effets a été la détérioration des réseaux d'AEP et d'évacuation des eaux usées. Aucun cas malade n'a été signalé, pour le moment, du fait que l'épidémie ne se déclare pas tout de suite. «Il faudrait attendre encore une semaine ou 10 jours», affirme le directeur de la prévention. Il estime que la déclaration de ces épidémies est tributaire de la période d'incubation des bactéries. Dans le but de minimiser les conséquences résultant de cette infiltration, une série de mesures dont le renforcement des contrôles bactériologiques et chimiques vient d'être prise par le ministère de la Santé en collaboration avec les services de la wilaya et cela, dans le cadre du plan Orsec. Pour ce faire, une équipe a été dépêchée pour effectuer des prélèvements d'échantillons d'eau dans les différents quartiers touchés par la catastrophe. Dans ce cadre, l'Algérie a bénéficié d'un don composé de pompes de drainage des eaux et de produits d'épuration. La détérioration des conditions d'hygiène, la rupture des chaînes de froid à cause des pannes d'électricité, risquent de causer d'autres maladies. La vigilance de la population est, à ce titre, recommandée. Les citoyens sont donc appelés à javelliser ou à faire bouillir l'eau. D'ailleurs, le risque existait même avant le déluge qui ne fait qu'aggraver la situation. L'ensemble des Services d'épidémiologie et de médecine préventive (Semep) des wilayas touchées par les inondations a reçu des instructions pour contrôler quotidiennement et régulièrement la qualité bactériologique, et renforcer le dispositif de lutte contre les maladies transmissibles par l'eau ainsi que les maladies contagieuses, pouvant être induites par la dégradation de la qualité de l'environnement. Déjà des odeurs de putréfactions se dégagent des cadavres, toujours sous les décombres. Interrogé sur les risques de maladies qui peuvent être transmises par leur décomposition, le directeur de la prévention dira que «le problème se pose uniquement pour les cadavres des personnes atteintes de maladies contagieuses ou infectieuses». A ce propos, les opérations de déblayages ont été accélérées pour éviter toute mauvaise surprise. Des instructions sont données pour irriguer les endroits suspects par des produits désinfectants, mais on recommande la plus grande prudence, notamment en matière de consommation d'eau.