Le secteur privé assure 90 % du volume global des exportations. Au moment où le secteur des hydrocarbures s'impose comme la seule locomotive de l'économie nationale avec 98 % du total des exportations, la sphère économique hors hydrocarbures enregistre, d'année en année, des baisses dans le volume à l'exportation. Le secteur hors hydrocarbures a enregistré des performances nettement en baisse, avec une régression de 15% par rapport à la même période de l'année précédente. En effet, les résultats des échanges commerciaux extérieurs n'ont enregistré que 813 millions de dollars et ce, durant le premier semestre de l'année 2004. Parallèlement, les importations ont connu une croissance importante durant le même laps de temps, de janvier à juillet 2004. Cette hausse est en effet évaluée à 26,94 %. Ces chiffres vont encore crescendo, on s'attend même, d'ici à la fin de l'année, à une progression des plus considérables, notamment avec la rentrée sociale. En se référant aux mêmes statistiques, celles-ci font ressortir que seul le secteur du médicament qui, faut-il le dire, constitue le principal secteur à l'importation, a consommé, au cours du premier semestre de l'année en cours 500 millions de dollars. Le constat est peu reluisant. Nourdine Boukrouh estime que le déséquilibre de la balance entre les importations et les exportations hors hydrocarbures constitue une menace permanente sur le devenir de l'économie algérienne. Pour le ministre du Commerce, seules des réformes nécessaires dans le secteur de l'industrie et des banques sont à même d'éloigner le spectre de la faillite de l'économie nationale. Pour l'heure, le danger n'est pas imminent, même si le taux de couverture des importations par les exportations est de l'ordre de 157 % en juillet 2004, alors qu'il était de 186 % en juillet de l'année écoulée. Le chiffre mis à jour à la suite par le dernier recensement traduit une baisse de la couverture des importations, non pas par une faiblesse des exportations d'hydrocarbures mais par une inflation des importations. Hors hydrocarbure, il y a lieu de retenir que c'est le secteur privé qui assure la quasi-totalité des exportations avec 90 % du volume global. L'apport des entreprises publiques est, lui, inférieur à 10 %. Cet état de fait, même s'il confirme la montée du secteur économique privé, témoigne des très mauvaises performances d'un secteur public, apparemment incapable de soutenir le rythme. Cela dit et selon les termes du dispositif juridique de l'OMC à laquelle l'Algérie s'apprête à adhérer, l'Etat est appelé à soutenir les entreprises productives et protéger le produit local. Une façon de dire enfin que les pouvoirs publics ont le devoir, d'une façon ou d'une autre, de contribuer à l'augmentation du taux des exportations hors hydrocarbures.