Plus de 100 morts après l'assaut des forces spéciales. La prise d'otage a tourné hier au carnage après l'assaut donné par les forces spéciales russes contre le commando tchétchène. Ainsi, la prise d'otages à l'école de Beslan en Ossétie du Nord dans le Caucase, a pris fin hier, mais à quel prix? Les choses se sont précipitées hier après la confusion créée par l'effondrement du toit du gymnase qui donna à des enfants de profiter du désordre pour fuir. Le commando a, alors, ouvert le feu sur les fuyards, ce qui donna aux forces spéciales de riposter et d'investir l'école. En effet, cet échange de tirs a été immédiatement suivi par l'assaut des forces de sécurité contre le commando. En fait, les responsables de la sécurité russes ont pris beaucoup de risque en tentant cette attaque alors que Moscou avait affirmé auparavant qu'il n'y aurait pas d'assaut contre le commando retranché dans l'école transformée en bunker par les mines disposées tout autour du lieu de détention des otages. De fait, le président Vladimir Poutine avait affirmé jeudi que «toutes les actions (des forces de l'ordre) seraient consacrées et subordonnées exclusivement à un objectif, sauver la vie et protéger la santé des otages». De son côté, le responsable de la cellule de crise Lev Dzougaiev avait indiqué hier que «aussi longtemps qu'il sera possible de libérer les gens par la négociation, il n'y aura pas d'assaut» ajoutant toutefois, «mais tout est prêt ici si nous devons avoir recours à la force». Alors que s'est-il passé? Selon une source proche de la cellule de crise il n‘y a pas eu d'assaut à proprement parler, mais les circonstances configurées par la fuite d'une trentaine d'otages a enclenché un processus sans doute non prévu et dont le timing a échappé autant aux forces spéciales qu'au commando dépassé par la tournure des évènements. Ainsi, cette source indique: «Il ne s'agit pas d'un assaut mais des suites de la fuite d'un important groupe d'otages». Plus catégorique, le chef du Service fédéral de sécurité (FSB) pour l'Ossétie du Nord, Valeri Andreïev, a expliqué à la télévision russe RTR que l'intervention des forces spéciales russes dans l'école de Beslan n'avait pas été planifiée. «Nous n'avions planifié aucune action de force. Nous nous proposions de poursuivre les pourparlers pour la libération pacifique des otages». Que l'opération se soit déroulée par action délibérée, ou par force majeure, elle donna aux forces spéciales de mettre rapidement sous contrôle l'école ou étaient détenus depuis mercredi écoliers, enseignants et parents d'élèves (le 1er septembre était le jour de la rentrée des classes en Russie) avec comme résultat une centaine de morts et des centaines de blessés. De fait, une polémique s'amorce quant au nombre d'otages qui se trouvaient à l'école. Jeudi, les autorités russes estimaient le nombre d'otages à quelque 340. Or, selon le témoignage des ex-otages, il y avait en fait plus de 1000 personnes prisonnières du commando tchétchène. Selon une enseignante, il y avait 1020 personnes au moment de la prise d'otages, selon une autre, il y en avait au moins 1500, dont nombre de parents venus accompagner leurs enfants en bas âge. Le bilan très lourd de cette libération se chiffrait hier, selon les premières estimations, à une centaine de morts et plus de 400 blessés dont près de 200 enfants. Parmi les 20 morts du comando figuraient 10 arabes des différents nationalités selon un des conseillers du président Poutine, qui ont été tués. Treize membres du commando étaient recherchés hier par les forces de sécurité, alors que deux femmes, membres de ce commando, ont réussi à prendre la fuite comme l'annonçait hier le ministère de l'Intérieur de l'Ossétie du Nord. Notons que l'école de Beslan évacuée par les otages a été ravagée par un incendie qui s'est déclaré juste après la fin des opérations de sauvetage.