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Les partis entre crises et manque d'alternatives
RENTREE POLITIQUE TIMIDE
Publié dans L'Expression le 08 - 09 - 2004

Les thèmes évoqués par le RCD, le PT et le mouvement El Islah dans leurs dernières sorties, n'apportent rien de nouveau.
Les partis politiques entament mal la rentrée. Ils sont non seulement à court d'alternatives, mais surtout, ils n'arrivent pas à s'en remettre de la débâcle de la dernière élection présidentielle. Même les thèmes évoqués par le RCD, le PT et le mouvement El Islah d'Abdallah Djaballah, dans leurs dernières sorties publiques n'apportent rien de nouveau, si ce n'était le rappel de positions antérieures. Pour le RCD, il s'agit surtout à travers sa dernière université d'été d'appâter les personnalités et formation politique de l'opposition, en vue d'amener ces derniers à approuver sa démarche par rapport à la mise au point du pôle démocratique, un projet chimérique, dont la concrétisation s'avère être périlleuse , en raison des appréhensions des uns et les tentatives de récupération de l'initiative des autres. Le Parti des travailleurs, quant à lui est toujours au stade des constats.
La récession économique, le projet de congrès national algérien, la collecte des signatures de citoyens destinées au président de la République ont été les éternelles revendications de la formation de Louisa Hanoune, ressassées à chaque rendez-vous politique. De son côté, le mouvement El Islah, qui fait de la femme et de la moralisation de la vie publique ses sujets de prédilection, continue de faire campagne contre le code de la famille, l'importation des boissons alcoolisées et la « dégradation des moeurs » par le biais d'Abdallah Djaballah, un des figurants de la dernière présidentielle. Les termes utilisés par le leader d'El Islah, hier lors de sa conférence de presse, pour qualifier la nouvelle mouture du code de la famille, révèle si besoin est, les desseins du courant islamo-conservateur à l'encontre de la femme algérienne. Par ailleurs, la présente rentrée politique est caractérisée par les crises auxquelles sont confrontés le FLN et le FFS.
Ce qui se passe en effet au sein du «vieux parti» et le plus vieux parti de l'opposition, sont des signes avant-coureurs de l'épuisement de l'activité politique en Algérie, puisqu'il s'agit là, de deux formations incontournables sur l'échiquier politique. Le FLN et le FFS sont en butte à une situation des plus complexes, la première en raison des retombées de la dernière présidentielle et la seconde à cause des divergences de vue entre les différentes tendances traversant le parti d'Hocine Aït Ahmed, au point que le parti n'arrive même pas à désigner un nouveau secrétariat national. En vieux loup de la politique, Hocine Aït Ahmed préfère laisser passer la tempête avant de reprendre le gouvernail et remettre de l'ordre au sein de sa formation. Il est le seul à même de pouvoir juguler la crise, tant le respect que lui vouent les militants de base et les cadres du parti, demeure intact. Le temps de l'infaillible Da l'Ho n'est pas encore révolu, même si la marge de manoeuvre de la direction politique se rétrécit de plus en plus. Un mode de gestion qui joue contre le parti. Car le FFS, qui a de tout temps dénoncé la nature «inique et totalitaire» du système politique algérien est lui même tombé, toutes proportions gardées, dans les mêmes pratiques. C'est donc une rentrée inédite à laquelle est confronté le FFS dont les activités se sont pratiquement estompées. De force de proposition cette formation politique ne retrouve, désormais plus ses repères depuis sa participation aux élections locales. Les dossiers des disparus, les droits de l'homme et la revendication identitaire qui ont de tout temps constitué le cheval de bataille du parti d'Hocine Aït Ahmed, sont pris en charge en grande partie par l'Etat. Ce qui a mis le plus vieux parti de l'opposition dans un véritable imbroglio politique. Il ne reste plus à ce parti que le mémorandum de sortie de crise adressé au mois de mai 2001 aux décideurs et qui d'après les observateurs, est dépassé par les événements. Le statu quo qui caractérise, donc les discours des partis politiques à l'occasion de la présente rentrée, dénote leur manque d'imagination et surtout d'adaptation aux nouvelles mutations nationales et internationales.


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