D'après lui, cette «initiative du gouvernement est l'oeuvre de femmes salonnardes». Le Mouvement de la société pour la paix est revenu vendredi dernier à la charge à l'occasion d'un meeting organisé à la salle Ibn Khaldoun. Le tutorat, la polygamie, bref, le code de la famille sera défendu bec et ongles par M.Bouguerra Soltani, président du parti. Après les seize observations émises par Abdellah Djaballah, Soltani, quant à lui, en a exprimé une douzaine et autant de critiques à l'égard des modifications introduites par la commission Zeghloul. «Les amendements du gouvernement sont une incitation à la rébellion de la population», avertit en substance, M.Bouguerra Soltani, devant un auditoire composé essentiellement de militants, de femmes et d'hommes proches de la mouvance islamiste. Pour le président du MSP, «les modifications apportées par l'Exécutif vont provoquer la fitna entre la femme et l'homme». Réitérant les principes du MSP et les deux «lignes rouges» à ne pas franchir, à savoir, le code de la famille et l'école, Bouguerra Soltani dans son habit blanc critiquera sévèrement la nouvelle mouture en indiquant qu'elle est cloîtrée dans les institutions officielles. «Il faut lancer le débat à travers toutes les wilayas» dira-t-il, en affirmant que le nouveau code est un «cadeau empoisonné à la veille de la célébration du 50e anniversaire du déclenchement de la Révolution». D'après lui, cette «initiative du gouvernement est l'oeuvre de femmes salonnardes». «Le gouvernement devrait plutôt s'occuper des problèmes de logement, de chômage et d'alphabétisation...» assénera sèchement Soltani, en signalant au passage que le «projet de loi sur le code de la famille devrait être retiré car le président de la République a donné des instructions pour améliorer le code en respectant la chariaâ».Concernant l'alliance présidentielle, le président de l'ex-Hamas indiquera clairement que celle-ci n'a jamais été altérée. «A ceux qui nous reprochent d'être dans l'alliance présidentielle et contre les amendements du gouvernement, nous disons que nous sommes pour un code de la famille élaboré en respectant scrupuleusement la chariaâ islamique», martèlera Soltani, en affirmant au passage que son parti n'a jamais exigé de référendum autour de la question. Des déclarations on ne peut plus catholiques de la part de M.Soltani. Même son de cloche, côté Abdelmadjid Ménasra. Le vice-président du MSP, comme pour rectifier un peu le tir, a déclaré que son parti «ne revendique pas pour l'heure un référendum, mais si le projet du gouvernement passe, alors nous exigerons une consultation populaire pour connaître l'avis des Algériens». D'après lui, le projet d'amendement du code de la famille obéit aux «pressions du monde occidental et au courant laïc qui veut, insistera M.Menasra porter un coup dur à la cohésion nationale». «Nous allons nous battre jusqu'au bout», a-t-il martelé, en annonçant qu'une campagne de récolte de signatures de citoyens qui sont contre le projet du gouvernement, a été lancée par son parti à travers tout le pays. Les quelques invités qui ont pris la parole lors de la rencontre organisée par le bureau de wilaya du MSP, ont tous abondé dans le même sens. Le nouveau code dérange la mouvance islamiste. Un imam dépêché depuis la wilaya d'Adrar dira «qu'en supprimant le tutorat, la femme sera inéluctablement livrée à la rue». Membre d'une zaouia très influente dans le sud du pays, l'imam soulignera sur un air très sérieux que «les gens n'ont pas voté Bouteflika pour voir remettre en cause la chariaâ».