Les intérêts de la rive nord de la Méditerranée seront toujours préservés. Le deuxième sommet - après celui de Tunis en décembre dernier- du dialogue euro-maghrébin dit 5+5, se tiendra à Alger les 15 et 16 septembre, ont confirmé les services du ministre algérien des Affaires étrangères. Le dernier sommet avait réuni la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Libye côté maghrébin et la France, l'Espagne le Portugal, et Malte, côté européen, et la déclaration finale du sommet avait, rappelons-le, condamné fermement le terrorisme et appelé au renforcement des relations des deux rives de la Méditerranée pour «un partenariat global, solidaire et équilibré fondé sur le principe de bon voisinage, de respect et de confiance». La plupart des délégations seront composées d'experts eux-mêmes menés par un ministre. La partie française sera dirigée par Jean-Louis Borlo, ministre des Affaires sociales. Une réunion d'experts, en juillet dernier, à Alger, avait défraîchi le terrain de cette rencontre afin de baliser les débats et ne pas se perdre dans les chantiers inutiles. L'immigration clandestine constitue une des préoccupations majeures des pays européens, confrontés à un afflux massif d'immigrés d'Afrique et du Maghreb, dont beaucoup essaient de joindre l'Europe au péril de leur vie à bord d'embarcations de fortune. Dans la nuit de samedi à dimanche, quelque 650 immigrants ont débarqué sur l'île de Lampedusa, dans le sud de l'Italie, à bord de deux embarcations, alors que 130 autres sont arrivés dimanche, près de Syracuse (Sicile, sud de l'Italie). Durant la première semaine de septembre, 621 candidats à l'émigration vers l'Europe avaient été arrêtés au Maroc, selon les autorités marocaines. L'Algérie, qui rapatrie quelque 7000 immigrants clandestins chaque année, venus des pays du Sahel et d'ailleurs constitue un véritable bouclier pour l'Europe. Car, si on estime à 7000 personnes le nombre de ceux qui arrivent à pénétrer sur le sol algérien avant d'être interceptés, on estime a, au moins 15 à 20.000 le nombre de ceux qui sont carrément arrêtés aux frontières. Pour le petit grain de sable qui fait grincer à chaque fois la machine, rappelons que la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie avait affirmé, lors de son séjour à Alger, en juillet dernier, que la partie maghrébine serait composée de l'Algérie, la Tunisie et le Maroc, ce qui a fait jaser la Libye, qui a qualifié ce choix sélectif de «non sérieux».