Aït Ahmed cherche l'appui de la base qui lui reprochait une gestion monolithique du parti. «La crise au sein du FFS est une pure invention de la presse. Le parti se place au-dessus des spéculations qui n'engagent que ses acteurs», précise M.Ali Laskri, le premier secrétaire national par intérim du Front des forces socialistes dans une déclaration à L'Expression. Nommé depuis quelques semaines, après le retrait, pour le moins spectaculaire, de M.Mustapha Bouhadef, désigné le 7 juillet à ce même poste par le président Aït Ahmed, M.Laskri refuse de parler de «malaise» au FFS, en insistant sur le fait que le parti est en train de vivre une dynamique importante. Sur le terrain, cette dynamique semble avoir du mal à se traduire par un consensus autour de la liste de la nouvelle équipe du secrétariat national, laquelle constitue, rappelons-le, la pomme de discorde. Aucune date n'est arrêtée pour la tenue du conseil national extraordinaire qui devra statuer sur la question. Annoncé dans un premier temps pour ce week-end, le CN est renvoyé aux calendes grecques. «Le conseil ne va pas se tenir ni cette semaine ni la semaine d'après», c'est ainsi qu'a réagi notre interlocuteur. D'autant plus qu'en vertu du règlement intérieur, la liste élaborée par le président du parti et le secrétaire national n'est pas soumise au vote du conseil national. Le rôle de ce dernier se limite à la discussion et à l'adoption du programme politique du parti. Par ailleurs, et afin de réduire l'ampleur de la crise que traverse le plus vieux parti de l'opposition, M Ali Askri qualifie cette question de «secondaire». Il ne nie pas pour autant l'existence d'un désaccord autour de la composante du conseil national. Mais «l'opposition au sein d'une formation politique, ajoute-t-il ne veut pas dire qu'il y a crise». A noter que depuis le 7 juillet, le parti persiste à garder le secret autour de cette question, justifiant le report de la désignation de l'équipe du CN dans un premier temps par l'agenda très chargé d'Aït Ahmed, et puis à cause du «retard accusé dans l'élaboration du programme d'action du premier secrétaire national. Après ce premier échec, Aït Ahmed, qui gère le parti à partir de la Suisse, essaie cette fois-ci selon des sources proches du FFS, de bien étudier la question. L'objectif étant d' éviter le pire au parti et d'assurer en même temps l'appui de la base qui lui reprochait jusqu'ici, une gestion monolithique des structures du parti. Selon la même source, le conseil national ne va pas se tenir avant le début du mois d'octobre. En d'autres termes, Aït Ahmed a l'intention d'écarter les dossiers qui fâchent pour le moment afin de ne pas gâcher la célébration du 41e anniversaire du parti le 29 septembre. Un événement auquel ne participera pas ce dernier en dépit de la conjoncture actuelle. L'absence d'Aït Ahmed de l'Algérie a accru, selon les observateurs avérés, la crise au FFS, un parti qui a du mal à se réveiller de sa longue léthargie. Aït Ahmed, qui est en train de réfléchir sérieusement selon nos sources à préparer la succession à la tête du FFS, espère aplanir les désaccords avant la tenue du quatrième congrès qui aura lieu au courant du premier semestre de l'année prochaine. Des assises qui marqueront le retour d'Aït Ahmed au pays. «Nous tenons à faire de ce congrès un rendez-vous exceptionnel», explique un cadre du parti. Mais avant cette date, le FFS devra organiser la conférence d'audit et la convention politique du parti. Les choses semblent donc s'accélérer dans la maison du FFS. Aït Ahmed, sera-t-il en mesure de relever ce défi?