Une semaine après la catastrophe, le relogement des familles sinistrées connaît une évolution réelle, mais lente. Un véritable gouffre sépare les sinistrés des responsables chargés de cette opération. Les premiers se disant abandonnés et les autres déplorant l'apparition de faux sinistrés. Sur un ensemble de 1275 familles recensées sinistrées, 323 ont été relogées. Le responsable de la communication de la cellule de crise, M.Mokhtar Boudina, a affirmé que 105 autres, celles-là de Bab El-Oued, devaient occuper hier, leurs logements, situés à Dely-Ibrahim et Dergana. Avec ces dernières opérations, l'on compte reloger le tiers de ces familles, qui ont vu leurs demeures s'effondrer. Les deux tiers restants seront repartis sur 7 sites d'accueil, soit 20 familles (APC de Bab El-Oued), 9 (Ecole Abou Dhar El Houfani), 25 (Colonel Lotfi), 75 (Ali Amar), 49 (Ahcène Askri), 41 (Ecole Ali El-Kendi) et 5 (mosquée Es-Sunna). L'évacuation de ces familles reste toujours tributaire des décisions de commission mise sur pied pour recenser les habitations affectées dans les quartiers touchés. A cet effet, les équipes d'expertise ont signalé 937 habitations endommagées dont 155 menacent ruine. Il faut cependant signaler que cette opération, pilotée par la wilaya d'Alger, fait l'objet de plusieurs désagréments de la part des élus locaux. Le vice-président de la commune de Bab El-Oued, le président de l'APC de la commune d'Oued Koriche, qui compte 140 familles recensées, déplorent «l'apparition des opportunistes qui profitent de telles situations pour bénéficier d'un logement». Ce comportement entrave, selon eux, de manière importante, l'identification des véritables nécessiteux. On assiste alors à un échange de responsabilités entre les deux parties au moment ou des centaines de familles vivent dans des conditions dramatiques. Les opérations de relogement ont touché d'autres régions du pays notamment à Constantine où le ministre de l'Urbanisme a assisté au relogement de 575 familles d'un ancien bidonville, et 39 autres à Oran.