La France officielle a décidé de participer aux festivités d'un des événements les plus sanglants qui a marqué l'histoire des deux pays Le secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, se rendra dans la capitale des Hauts-Plateaux pour commémorer cet événement qui a fait plus de 45.000 morts. C'est un geste fort de François Hollande. 53 années après l'Indépendance de l'Algérie, son ancienne colonie, la France officielle a décidé de participer aux festivités d'un des événements les plus sanglants qui a marqué l'histoire des deux pays: le massacre de plus de 45.000 Algériens qui manifestaient pour leur indépendance un certain 8 Mai 1945. Le jour même où le monde libre célébrait sa victoire sur l'Allemagne nazie. Comme pour faire écho au premier magistrat du pays. «Seule une lecture objective de l'Histoire, loin des guerres mémorielles et des enjeux conjoncturels, est à même d'aider les deux parties à transcender les séquelles du passé douloureux pour aller vers un avenir où règnent confiance, compréhension, respect mutuel et partenariat bénéfique», avait déclaré Abdelaziz Bouteflika dans un discours prononcé à l'occasion de la commémoration du 67e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945. Le message avait été reçu cinq sur cinq. «J'ai bien entendu votre appel, le 8 mai dernier, à une lecture objective de l'Histoire, loin des guerres de mémoire et des enjeux conjoncturels... Français et Algériens partagent une même responsabilité, celle de dire la vérité. Ils le doivent à leurs aînés mais aussi à leur jeunesse», lui avait répondu M.Hollande dans un message qu'il avait adressé au président de la République à l'occasion de la célébration du Cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie. Deux chefs d'orchestre à la baguette pour construire cet ensemble harmonieux et apaisé dans lequel doivent baigner les relations entre les deux pays. Un chantier qui n'est plus au stade de projet. Chaque occasion représente une opportunité pour ajouter une pierre à l'édifice. François Hollande ne l'a pas laissé filer encore cette fois-ci. Son secrétaire d'Etat chargé des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, se rendra dans la capitale des Hauts-Plateaux pour commémorer le 70ème anniversaire des massacres du 8 Mai 1945. Un événement qui a fait plus de 45.000 morts. «Le message du gouvernement sera: «aucune mémoire n'est oubliée, on est dans une mémoire apaisée», a indiqué un communiqué du cabinet du successeur de Kader Arif. Extraits des propos de l'ambassadeur de France en Algérie, Hubert Colin de Verdière, prononcés à Sétif, le 27 février: «Les massacres du 8 mai 1945 sont une tragédie inexcusable» avait déclaré le 27 février 2005 à Sétif l'ex ambassadeur de France en Algérie Hubert Colin de Verdière. On a souvent dit que le destin est un metteur en scène hors pair. Il lui fallait cependant un coup de pouce. Ce que le président de la République française n'a pas hésité à faire. Une sorte de retour d'ascenseur à l'Algérie indépendante qui a participé sans complexes au défilé du 14 juillet à Paris pour célébrer le centenaire de la Première Guerre mondiale pour rendre hommage aux 23.000 Algériens tombés pour la France pendant ce conflit alors que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'était rendu un mois plus tard aux cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement de Provence. Une fabuleuse page d'histoire qui est en train de s'écrire entre l'Algérie et la France. Les tabous et les complexes tombent. Les sujets qui fâchent sont délicatement et adroitement balayés pour céder la place à des relations d'avenir, apaisées, qui doivent constituer le socle d'un partenariat d'exception appelé de tous leurs voeux par les présidents français et algérien.