Selon les experts, cet accord n'aura aucun effet sur le marché. L'Opep va relever ses quotas de production de 1 million de barils par jour (mb/j), à 27 mb/j, à partir du 1er novembre, ont indiqué, hier à Vienne, plusieurs ministres du cartel, à l'issue d'une réunion informelle des ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Selon les experts, cet accord n'aura aucun effet sur le marché, pour la simple raison que la production effective de l'organisation dépasse de près d'un million le nouveau plafond officiel. Il constitue néanmoins le fruit d'une consultation tous azimuts entre les différentes délégations qui, faut-il le rappeler, étaient, hier, loin d'être sur la même longueur d'onde. En effet, la Libye, le Venezuela, le Nigeria et le Yémen défendaient plutôt le principe du relèvement du prix de référence, actuellement fixé à 22 et 28 dollars. Cette éventualité, proposée par le Venezuela, semble ne pas avoir l'adhésion des autres membres de l'Opep, notamment l'Algérie et le Koweït. Ces deux pays préfèrent l'option d'une augmentation du quota de production à 2 millions de barils par jour pour ce qui concerne l'Algérie et à 1 million de barils, selon le Koweït. De son côté, l'Arabie Saoudite, premier producteur mondial, n'est pas du tout favorable à un prix égal à 40 dollars. En fait d'augmentation, l'Algérie, par la voix de son ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, proposait en réalité l'officialisation des quotas réellement produits par les membres de l'Opep. En effet, la fébrilité du marché pétrolier a amené les pays producteurs à pomper au-delà de leurs parts de marché, dans une tentative de voir les prix du brut se stabiliser. Or, il semble que tous les efforts consentis par les pays de l'Opep n'aient pas suffi à réguler un marché très instable à cause de la situation en Irak, disent certains observateurs. Une analyse qui n'est pas partagée par certains pays producteurs, dont l'Algérie, qui pointent un doigt accusateur en direction des spéculateurs qui profitent des situations géopolitiques pour faire des bénéfices substantiels. Ces mêmes pays producteurs affirment que le marché est assez bien alimenté. D'où la complexité de la réunion où vraisemblablement, il a été difficile de trouver un accord. En tout état de cause, il est clair que la décision prise, hier, n'aura aucun effet sur les prix qui semblent obéir à une autre logique que celle du marché. En fait, les observateurs estiment que la solution est à chercher en Irak. Ce pays, qui produit 2,5 millions de baril par jour, est confronté à de multiples sabotages de ses installations pétrolières. La sécurisation de ces installations pourrait déboucher sur une stabilité du marché. Mais vu où en sont les choses en Irak, rien n'est moins sûr.