L'Arabie Saoudite a promis, hier, à Vienne de continuer de produire à plein régime pour apaiser les cours du brut jugés trop élevés, mais a estimé que l'Opep n'avait pas besoin d'augmenter son plafond officiel de production lors de sa réunion prévue mercredi. Comme en écho aux inquiétudes des pays occidentaux réitérées lundi par leurs banquiers centraux, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), s'est voulu rassurant hier. Il a admis que le niveau actuel des cours, qui évoluent à plus 40 dollars US le baril, n'était pas satisfaisant : “L'Opep ne veut pas de ce prix”, a-t-il déclaré. Le ministre a assuré que son pays continuerait à produire 9,5 millions de barils par jour (mb/j) tant que la demande l'exigerait. “Pour le moment, il semble que cela soit soutenable”, a-t-il dit. “Nous serons toujours en avance sur la demande”, a-t-il encore promis, évaluant à 10,5 mb/j la capacité de production totale de son pays, un niveau jugé toutefois difficile à maintenir par les experts. Selon le ministre, l'Arabie Saoudite sera en mesure d'augmenter sa production de pétrole de 800 000 barils par jour (b/j) à la fin septembre grâce à l'exploitation à plein régime des gisements de Qatif et d'Abou Saâfah, situés dans la province orientale. M. Nouaïmi a néanmoins estimé que l'Opep, qui produit déjà largement au-delà de son plafond officiel de 26 mb/j, n'était pas responsable du niveau élevé des cours. “L'Opep fait son travail mais n'est pas le seul acteur et les gens veulent gagner de l'argent. Ils savent qu'il n'y a pas de meilleur moyen de le faire que de faire ce qu'ils font sur le marché. Nous ne pouvons pas faire grand-chose, c'est tout à fait légitime”, a-t-il dit. Vers 12h à Londres (10h 00 GMT), le baril de Brent progressait de 65 cents, à 41,71 USD après avoir ouvert à 41,50 USD. Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de brut avançait de 58 cents, à 44,45 USD, en séance électronique avant l'ouverture officielle. Dans ce contexte, une hausse des quotas du cartel semble inutile, a laissé entendre le ministre saoudien selon qui “ce qui compte, c'est la production totale et le marché sait cela”. L'Opep a un quota de 26 mb/j, mais produit quelque 2 mb/j de plus, selon lui. La plupart des ministres déjà arrivés à Vienne semblent partager ce constat. Le ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez, a ainsi indiqué mardi que “non”, il n'était pas favorable à un relèvement du plafond de production du cartel “car le marché est suffisamment approvisionné”. Le ministre qatariote de l'Energie, Abdallah Al-Attiyah, avait lui aussi estimé lundi qu'une hausse des quotas de production n'était pas au cœur de la réunion. À l'inverse, le ministre algérien de l'Energie, Chakib Khelil, s'est dit en faveur d'un relèvement d'environ 2 mb/j pour “officialiser” la surproduction actuelle. De nombreux ministres, qui devaient arriver au cours de la journée d'hier à Vienne, ne se sont toutefois pas encore prononcés sur la question.